Mais ne soyons pas aveuglés par ce cadeau de Noël aux partisans; l’équipe aura besoin de renfort à la défense pour combler la perte d’Andreï Markov, qui se fait de plus en plus sentir.
Les Bruins, qui ont encore gagné, hier, rôdent tout près et la situation se corse de plus en plus dans l’Association Est.
On ne pourra exiger bien longtemps aux vieilles jambes de Roman Hamrlik, Jaroslav Spacek et Hal Gill de tirer l’équipe.
Surtout que la relève a encore besoin de finition. L’entraîneur Jacques Martin a d’ailleurs retiré P.K. Subban de la formation au profit de Yannick Weber, hier, mentionnant que le défenseur est toujours en période d’apprentissage et doit s’améliorer. Sans doute fatigué par toutes ces minutes passées sur la patinoire, Hamrlik a commis deux bourdes en deuxième période qui ont permis aux Hurricanes de prendre l’avance 2-1.
Il a d’abord échappé la rondelle sur le bord de la bande dans sa zone, alors que son équipe profitait d’un avantage numérique, et Chad Larose a su en profiter pour donner l’avance aux Hurricanes 1-0.
Mauvais présage, le Canadien avait alors une fiche pitoyable de 2 victoires et 17 défaites quand il tire de l’arrière d’un but.
Mais Scott Gomez, dont c’était l’anniversaire, hier, a célébré de belle façon en déjouant Cam Ward entre les jambières pour provoquer l’égalité.
Puis, profitant de la confusion entre Spacek et Hamrlik dès la mise en jeu à la gauche de Carey Price, Erik Cole a remis les Hurricanes en avant en se faufilant entre les deux défenseurs.
Opportunistes
Ça n’annonçait rien de bien pour une équipe incapable de revenir de l’arrière cette saison. Mais à peu après son but, Cole a écopé d’une punition majeure de cinq minutes pour avoir plaqué Spacek par derrière.
Une bien mauvaise punition. Le Canadien a été opportuniste, marquant deux fois sur le jeu de puissance.
Tomas Plekanec a remis une passe parfaite à Andrei Kostitysyn dans l’enclave, qui n’a eu aucun mal à déjouer Ward.
Quelques secondes plus tard, Alexandre Picard a compté le but vainqueur d’un dur tir
de la pointe.
SVP pas de lunettes roses
Cette victoire permettra au Canadien de passer un Noël plus relaxe. Cependant, la troupe de Jacques Martin a intérêt à ne pas porter de lunettes roses.
L’absence de Markov saute aux yeux et le Canadien aura besoin de renfort pour espérer se faufiler en séries.
Oui, se faufiler. La plupart des observateurs voyaient le Canadien autour du huitième rang, et c’est exactement à cet endroit qu’il risque de se retrouver sous peu.
Deux petits points séparent toujours le Tricolore des Bruins, et ces derniers ont deux matchs en main. C’est bien mince comme avance. Surtout quand les attaquants adverses profitent de plus en plus des largesses de la défense du Canadien à mesure que la saison progresse.
Quatre millions
L’équipe a besoin d’un défenseur à son apogée capable de passer 25 minutes sur la glace sans tirer la langue, soir après soir. Ça ne court pas les rues.
Le directeur général Pierre Gauthier a jusqu’au 28 février, date limite des échanges dans la LNH, pour trouver une solution. La blessure de Markov lui donne une marge de manœuvre de quatre millions sous le plafond salarial. Gauthier était présent au match, hier soir, et affichait une mine soucieuse.
La victoire d’hier lui fera passer un Noël plus agréable, certes. Mais pour son club, la route vers les séries est encore très longue et parsemée d’embûches. Un calendrier favorable et les prouesses de Price ont peut-être faussé les données sur la vraie valeur du Canadien en l’absence de Markov.
Le temps des décisions approche...
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