Par: Rémi Villeneuve
Mathieu Darche en surprend plusieurs cette saison. Le Montréalais de 34 ans a signé son premier contrat à unique volet cet été et après 32 parties, on peut confirmer qu'il le mérite amplement. Auteur de onze points en seulement 26 matchs – il a regardé six parties du haut de la galerie de presse – Darche rend fier plusieurs de ses anciens entraîneurs, dont Steve Stirling.
Fanatique.ca ne s'est pas arrêté là dans sa quête de témoignages. Claude Noel, l'entraîneur-chef du Moose du Manitoba et Gary Agnew, l'entraîneur-adjoint des Blue Jackets de Columbus ont bien voulu répondre à nos questions lorsqu'interrogés au sujet de Mathieu Darche.
Aucunement surpris Les onze points en 26 matchs de Darche sont étonnants, mais sont-ils surprenants?
Nous avons posé la question aux deux entraîneurs.
À commencer par Gary Agnew, qui a dirigé Mathieu Darche entre 2000 et 2003 alors qu'il évoluait pour le Crunch de Syracuse, dans la Ligue Américaine : « Je ne pense pas être surpris. Je pense que Mathieu fait beaucoup de bonnes choses et il porte attention aux détails. Si on regarde les buts que Mathieu marque, je n'en ai pas vu beaucoup cette année, on se rend compte qu'il revient à la base et qu'il simplifie le jeu autour de lui. Il fait les choses qu'on doit faire pour contribuer offensivement et en plus, il comprend son rôle.»
Claude Noel a été l'entraîneur de Darche en 2003-04 avec les Admirals de Milwaukee. Il ne se souvient pas d'un Mathieu Darche « défensif » : « Dans la Ligue Américaine,
Mathieu Darche était un joueur offensif et ce que j'aime de lui, c'est qu'il a su s'adapter à un différent rôle dans la ligue nationale de hockey.»
Effectivement, Darche était impressionnant en attaque dans les mineures. Le Québécois a amassé 443 points en seulement 549 matchs. Il est toujours à la recherche de son 50e point dans la LNH, malgré les 156 matchs auxquels il a pris part. Il demeure qu'au rythme où il produit, il connaîtra sa meilleure saison en carrière.
Qui est Mathieu Darche? L'ancien du collège Notre-Dame n'a jamais été repêché. Cela ne l'a pas empêché de joindre les Redmen de McGill en 1996 et d'y demeurer jusqu'en 2000. En 90 matchs, l'avant de 6'1''-215 livres a amassé 76 buts et 84 mentions d'aide.
Les Blue Jackets lui ont ensuite donné une chance de se faire valoir sans même devoir passer par la Ligue Américaine. Le Québécois a été blanchi en neuf matchs. Et il a descendu dans les mineures sans savoir qu'il y passerait la majeure partie de sa carrière.
Gary Agnew se souvient très bien de son joueur : « C'est un gars très mature. Il a traversé des hauts et des bas au cours de sa carrière en faisant la navette entre les mineures et la LNH.» Que peut-il amener à Eller et Pouliot, deux joueurs avec qui il a évolué jusqu'à ce que Jacques Martin les sépare dans la dernière semaine? Claude Noel parle d'expérience : « Il a beaucoup d'expérience de vie. Il est passé des mineures aux pros à de nombreuses reprises et il continue de se battre. Il est persévérant et possède beaucoup de caractère.»
Agnew aborde dans le même sens : « Il peut amener cette expérience à deux jeunes joueurs. Il peut leur montrer à se calmer dans les moments les plus difficiles et à porter attention aux détails.»
Sa meilleure saison à 34 ans?
Gary Agnew connaît son hockey. Il a dirigé l'équipe de hockey de l'Université du Nouveau-Brunswick, les Knights de London pendant sept saisons, les Frontenacs de Kingston pendant trois campagnes, le Crunch de Syracuse de 2000 à 2006 et il occupe depuis la saison 2006-07 le poste d'assistant-entraîneur des Blue Jackets de Columbus.
Et ça c'est sans parler de son expérience à titre de joueur. Quand on lui demande si c'est normal qu'un joueur comme Mathieu Darche connaisse sa meilleure saison en carrière à 34 ans, il sait de quoi il parle : « Ça a pris du temps » dit-il en blaguant avant de rajouter qu' :
« À un certain point dans la carrière d'un joueur, l'entraînement est au mieux de même que la nutrition. Le joueur comprend mieux la ligue. Plusieurs entraîneurs utilisent cette expression : la bonne façon de jouer. Le joueur va atteindre cette maturité à un certain point dans sa carrière. Mathieu est toujours en forme et il sait ce qu'il doit faire.» Et parions que le contrat à unique volet qu'il a signé cet été a eu un gros impact sur le niveau de confiance de Darche : « C'est sûr que le joueur est plus à l'aise quand il sait qu'il va être là. Le joueur n'est plus nerveux en pensant aux erreurs qu'il peut commettre.»
On disait que pour un joueur francophone, Montréal était la ville d'enfer. Darche y a finalement trouvé sa niche.
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