dimanche 2 octobre 2011

Le retour des Jets - La folie gagne Winnipeg

http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/sports/hockey/archives/2011/10/20111002-061410.html


WINNIPEG - À une semaine de la résurrection officielle de ses Jets, qui inaugureront leur saison en recevant le Canadien dimanche prochain, la ville de Winnipeg est en liesse.
Une frénésie, amorcée lors de l’annonce, par Mark Chapman, de l’achat des Trashers d’Atlanta. Ce jour-là, malgré des vents de 70 kilomètres à l’heure et une pluie battante, des milliers de personnes sont descendues dans les rues », se souvient Tim Campbell, journaliste à l’emploi du Winnipeg Free Press.
Une fièvre qui n’a cessé de s’intensifier depuis.
« Lors du repêchage, 4 000 personnes se sont présentées à l’intérieur du MTS Centre pour le regarder sur l’écran géant, raconte Campbell, qui reprend la couverture des Jets après 15 ans de divorce. Et quelques semaines plus tard, lorsque le logo a été dévoilé, une file faisant le tour du pâté de maisons s’est créée en l’espace d’une heure. »
Au cours de cette même journée, Dennis Beyak, descripteur des matchs des Jets pour les comptes de TSN Jets et de Sports Radio 1290, a été témoin d’une scène qu’il n’avait pas cru imaginable : « J’ai vu des magasins être pris d’assaut par les amateurs. Il n’y avait pas moyen de remplir les étalages. »
Les projets foisonnent
Si les boutiques de sport ont été les premières à bénéficier du retour des Jets, les restaurateurs, les tenanciers de bar et les propriétaires d’hôtel sont les suivants sur la liste.
« L’impact sera incroyable pour les entreprises. Aux 15 000 personnes qui assisteront aux 41 matchs locaux dans l’amphithéâtre, il faut ajouter ceux qui les regarderont aux restaurants et dans les bars, souligne Dave Angus, président de la Chambre de commerce de Winnipeg.
« Une équipe professionnelle a une valeur touristique sans égale. En plus des Manitobains et des partisans des formations visiteuses, on s’attend à accueillir des gens de la Saskatchewan, de l’ouest de l’Ontario et du nord des États-Unis », estime M. Angus.
Flairant l’occasion, Winnipeg a déjà commencé à se faire belle.
Deux projets immobiliers, un nouveau musée, l’agrandissement du centre des conventions, auquel sera rattaché un hôtel de luxe, et de l’aéroport sont amorcés ou sur le point de l’être.
Fierté retrouvée
Selon M. Angus, l’impact de la venue d’une équipe professionnelle de sport est également important pour la crédibilité d’une ville. Il estime qu’elle est la preuve de sa solidité et de sa fiabilité économique.
D’ailleurs, il souligne que le départ des Jets en 1996 a beaucoup affecté la fierté de ses concitoyens.
« Tu ne connais pas la valeur de ce que tu as entre les mains, tant que tu ne l’as pas perdu. Ce départ a énormément ébranlé notre confiance. »
Une réalité qu’a également remarquée Campbell. Le journaliste estime qu’il a fallu environ trois ans pour que ce sentiment de honte disparaisse.
« La tenue des Jeux panaméricains et du Championnat mondial de hockey junior, en 1999, a ramené une attitude positive », indique-t-il.
Une fierté et une attitude qui ont finalement mené, 12 ans plus tard, au retour des Jets.
« Tous ceux qui ont vécu la perte des premiers Jets en sont conscients. Nous obtenons une seconde chance ; n’oublions pas d’apprécier ce que nous avons », conclut Campbell.