samedi 1 octobre 2011

La fin des bagarres?

http://www.radio-canada.ca/sports/hockey/2011/09/30/001-lnh-discipline-bagarres.shtml


Après des décennies de déni, la Ligue nationale se penche finalement sur la possibilité d'éliminer les bagarres.
C'est du moins ce que laisse entendre le nouveau préfet de discipline de la LNH, Brendan Shanahan, dans une entrevue accordée au journaliste de la CBC Peter Mansbridge. L'entretien sera diffusé samedi à l'antenne de CBC News Network à 17 h 30 (HAE).

Répondant à la question à savoir si les bagarres font à ce point partie intégrante du jeu qu'elles ne peuvent plus être enrayées, Shanahan émet cet avis :

« Je pense que nous devons examiner la question. Au fur et à mesure que nous progressons et que nous en apprenons plus au sujet des traumatismes crâniens, nous devons prendre les bagarres en considération. Je ne sais pas quel sera notre verdict, mais je peux vous dire que nous allons étudier la situation de près. Nous ne pouvons pas nier qu'il s'agit là d'un sujet que nous regardons de près. »
Cet aveu constitue un changement de cap majeur pour la LNH. Il y a deux ans à peine, à l'occasion d'une visite à Montréal, le commissaire Gary Bettman y allait d'une affirmation diamétralement opposée.

Réagissant à la mort d'un jeune hockeyeur qui avait reçu un coup à la tête dans les rangs juniors, Bettman déclarait :
« Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il en va de la survie de notre sport, mais les bagarres en font partie intégrante. »

L'adoption de la règle 48 contre les coups à la tête, la quantité (huit jusqu'à présent) et la sévérité (huit matchs à James Wisniewski) des suspensions imposées par Shanahan pendant le calendrier présaison témoignent du désir d'inculquer un changement de mentalité, tant aux joueurs qu'aux dirigeants.

« J'ai été directeur général pendant trois ans et on a discuté de cet élément-là. Il y a toujours eu une résistance de la part de la Ligue de changer, a déclaré l'entraîneur du Canadien Jacques Martin. Peut-être que maintenant, avec les événements qui se sont produits durant l'été, la Ligue est peut-être plus ouverte à regarder l'impact des batailles dans notre Ligue. »
En connaissance de cause
Brendan Shanahan
Photo: La Presse Canadienne /John Bazemore
Brendan Shanahan parle en connaissance de cause.

Shanahan était reconnu comme un joueur qui ne reculait devant rien. Capable de contribuer aux succès de son équipe de plus d'une façon, il a tout de même été impliqué dans un total de 97 bagarres durant sa carrière de 21 ans dans la LNH.

Celui qui attribue aujourd'hui les peines aux fautifs a lui-même été suspendu à quatre reprises, par quatre préfets différents : Brian O'Neil, cinq matchs en 1990; Gil Stein, six jours en 1993; Brian Burke, un match en 1996; Colin Campbell, deux matchs en 1999).
Mais c'était à ses premières saisons dans les rangs professionnels. Shanahan n'a pas été tenu à l'écart du jeu pour des motifs disciplinaires dans ses 10 dernières saisons. Preuve que le message finit toujours par passer.

Dans la foulée des décès en série de trois hommes forts reconnus du circuit (Derek Boogaard, Rick Rypien et Wade Belak), la LNH veut être vue dans un rôle proactif.
Lui-même ancien « Père Fouettard » du circuit, le directeur général des Maple Leafs de Toronto, Brian Burke, a parlé le 24 septembre à Hockey Night in Canada d'une inévitable période d'ajustement dans l'application de la règle no 48.

« La difficulté est d'éliminer les gestes bêtes tout en conservant intact le caractère physique du jeu. Tel est notre défi et les arbitres devront aussi y faire face. Nous ne croyons pas que tout sera parfait en matchs préparatoires. C'est un nouveau règlement et nous devrons nous y adapter ».

Enfin, au lendemain de la mort de Wade Belak, Bettman et le directeur général de l'Association des joueurs Donald Fehr ont publié un communiqué conjoint.
On pouvait y lire : « Nous sommes engagés à examiner, en détail, les facteurs qui ont pu conduire à ces tristes événements, à déterminer si des mesures peuvent être prises pour améliorer le bien-être des joueurs et ainsi minimiser les risques de revoir de telles choses se reproduire. »