samedi 1 octobre 2011

Chronique - Gros prix, petits matchs

http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/sports/encoreplus/archives/2011/10/20111001-025822.html


Brian Gionta n’est pas le seul qui est fatigué de voir le Canadien subir défaite par-dessus défaite en matchs préparatoires. Plusieurs spectateurs ont affiché leur mécontentement dans les dernières secondes du revers par jeu blanc subi par le Tricolore aux mains du Lightning de Tampa Bay, jeudi soir. Comment les en blâmer?
 
Le Canadien ne réduit pas ses prix durant le calendrier préparatoire. Le coût des billets, de la nourriture, de la bière et du stationnement sont les mêmes qu’en saison régulière.
Déjà que les amateurs paient le gros prix pour un sous-produit, leurs favoris n’ont même pas été fichus de leur offrir une victoire en cinq matchs au Centre Bell.
 
De son côté, le disc-jockey de l’amphithéâtre a pu ménager son enregistrement de Vertigo, chanson de U2 qui salue chaque but du Tricolore. Il n’a eu qu’à peser sur le piton sept fois, dont une fois seulement lors des deux derniers matchs contre les Bruins et le Lightning.
 
Que plusieurs abonnés saisonniers s’abstiennent d’assister à ces rencontres ne changent rien à la situation.
 
Les gens qui profitent de leur générosité se rendent au Centre Bell dans l’espoir de voir les troupiers de Jacques Martin triompher.
C’est l’aspect le plus navrant de l’histoire.
 
Le Canadien, comme toutes autres équipes sportives professionnelles, est là pour réaliser des profits. C’est l’essence du capitalisme.
Les matchs préparatoires sont imposés aux détenteurs de billets de saison.
C’est à prendre ou à laisser.
 
Les gens qui achètent des abonnements de quelques matchs n’y échappent pas non plus. Une rencontre préparatoire est incluse dans le forfait.
La meilleure alternative, donc, est de regarder ces matchs à la télévision. On n’a qu’à changer de poste quand ça ne nous plaît pas.
C’est moins coûteux.
 
Cammalleri ne s’en fait pas
C’est peut-être que Gionta aurait fait lui-même s’il avait été dans son salon l’autre soir.
 
Ce n’était vraiment pas beau à voir en troisième période. Accusant un déficit de trois buts après 40 minutes de jeu, le Tricolore aurait dû normalement tirer de tous les côtés en direction de Dwayne Roloson en troisième, mais le vétéran gardien de 41 ans n’a eu qu’à arrêter deux lancers.
 
On comprend Gionta d’être en furie.
Son coéquipier Michael Cammalleri compose avec la situation plus légèrement. On n’ira pas jusqu’à dire qu’il s’en balance, mais il n’en fait pas une maladie.
Auteur des trois derniers buts des siens, il préfère voir les choses dans une perspective qui lui paraît plus appropriée.
 
« On voudrait tous gagner maintenant, mais tout le monde vous dira que les saisons sont longues », rappelle-t-il.
« Ce n’est pas tant le résultat que la manière de jouer qui compte à ce stade-ci.
« Si on gagne la coupe en juin, je ne pense pas qu’on se rappellera de nos défaites subies en septembre. »
 
C’est un point de vue, mais avant de parler de conquête, il faut commencer à jouer.
Une équipe qui ne joue pas vraiment bien dans les premières semaines d’une saison peut toujours s’en sortir, mais les événements finissent par la rattraper, tout le monde sait ça.
 
Cole plus prudent
Pendant que Cammalleri estime qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer, Erik Cole pense qu’une mauvaise fiche en matchs préparatoires peut avoir des effets néfastes sur le début d’une saison.
 
« On ne peut se mettre en marche d’un simple claquement de doigt », avertit-il.
« J’ai joué avec des for mations qui ont connu des camps que je qualifierais de suspects et ce n’est toujours facile de reprendre de bonnes habitudes.
« Notre exécution fait défaut en ce moment.
On doit y voir. Le but de l’exercice est de se donner une chance de gagner à tous les soirs.
 
« On est fortuné de miser sur un gardien (Carey Price) qui nous procure cet avantage, mais encore faut-il que les autres joueurs de l’équipe travaillent fort et effectuent bien leur travail. »
 
Aux leaders de se lever
Pour bien faire, il faudrait que ça commence ce soir à Québec. Chose certaine, les adversaires du Canadien, eux, seront prêts.
On a beau dire que le Lightning misait pratiquement sur sa formation régulière jeudi soir, les hommes de Guy Boucher étaient beaux à voir.
S’ils restent en santé, Steven Stamkos et Martin Saint-Louis vont tous les deux connaître une saison de 100 points.
 
Quel duo ils forment !
À ne pas en douter, ils sont prêts pour la nouvelle saison.
Quant au Canadien, Jacques Martin et ses joueurs ont encore cinq jours pour coller les morceaux.
« La semaine prochaine, les joueurs vont assumer du leadership », reprend Cole en faisant référence à la retraite fermée qui réunira le corps de l’équipe à Collingwood.
On verra vers 19 h 40, jeudi à Toronto, s’ils sont sortis des limbes.