samedi 24 septembre 2011

Un laboratoire spécial pour Sidney Crosby

http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/sports/hockey/archives/2011/09/20110924-034558.html


Bob Hartley

ZURICH, Suisse - Le meilleur joueur de la planète, Sidney Crosby, est de retour sur patins et s’entraîne avec quelques coéquipiers pour la première fois en huit mois.
 
Il est encore trop tôt pour parler de retour au jeu, et encore mois de guérison dans son cas, mais une chose est certaine : le clan Crosby et la direction des Penguins ne prennent rien à la légère.
Si le fameux numéro 87 est sur patins, c’est qu’il a la certitude que cette décision élimine pratiquement tous les risques.
 
Tout cela fait partie d’une grande stratégie visant les meilleurs intérêts de Crosby et, par ricochet, ceux aussi des Penguins.
J’ai appris, il y a quelques semaines, que Sid the Kid avait passé six jours incognito dans la région d’Atlanta, où il a fait l’objet d’une analyse poussée de sa situation.
 
Ce genre d’étude laboratoire s’est produit quelques jours avant que les Penguins et Crosby annoncent en conférence de presse son retour sur patins. L’agent de Crosby, Pat Brisson, serait celui qui aurait orchestré toute l’affaire. Crosby a vraiment de la chance d’être bien entouré.
 
Des tests répétés
 
Le clan Crosby, donc, avait loué la glace d’un vieil aréna, le Marietta Ice Center, Marietta étant un quartier d’Atlanta. Je connais bien cet endroit puisque j’y jouais au hockey dans une ligue de garage avec mes chums toutes les semaines, du temps que je dirigeais les Thrashers.
 
Or, j’ai encore mes espions là-bas !
Ce à quoi s’est soumis Crosby à Marietta relève de la haute technologie et de la fine pointe de la médecine sportive.
 
On avait transformé des locaux de l’aréna en véritable laboratoire. Le tout était sous la supervision du réputé chiropraticien et neurologue Ted Carrick, un Canadien de Winnipeg qui dirige une clinique en Floride. Ce Carrick était d’ailleurs présent à la conférence de presse des Penguins et de Crosby un peu plus tard.
L’étoile des Penguins a été soumise à une batterie de tests pendant et après ses présences répétées sur la patinoire.
 
Branché sur ordinateur
 
Branché sur des ordinateurs et sur des instruments sophistiqués, il a dû s’époumoner pendant 45-50 minutes par jour sur la glace pour vérifier tous les impacts de son retour sur patins. On me dit que c’était plutôt impressionnant à voir. Rien n’était laissé au hasard. On a travaillé, loin des caméras, mais avec un sérieux exemplaire.
 
C’est pourquoi lorsque Crosby a annoncé en conférence de presse, au début de septembre, son retour à l’entraînement, il avait tous les éléments en mains pour n’avoir aucune crainte.
Évidemment, la grande question demeure entière, à savoir comment le cerveau de Crosby réagira lorsqu’il sera soumis aux contacts physiques ? Ce sera la prochaine étape.
Et là-dessus, fiez-vous à l’entourage de Crosby pour prendre toutes les précautions et le guider à faire les bons choix.
Son petit séjour à Atlanta est là pour en témoigner.
 
Débuts difficiles, mais grosses victoires
 
Mon équipe a connu un début de saison difficile. Après quatre matchs, nous montrions un dossier d’une seule victoire et trois revers et, de surcroît, trois revers à domicile.
Mais hier, face aux Lakers à Rapperswil, une ville située à 45 minutes de Zurich, nous avons disputé un très fort match et l’avons emporté 4 à 2. Ce soir, nous affrontons Davos devant nos partisans.
Nous ne marquons pas beaucoup de buts (11 en 5 matchs). Nous avons raté plusieurs chances en début de match. Étant donné notre manque de profondeur, ça nous rattrape en fin de rencontre.
 
Heureusement, hier, nous avons marqué tôt dans le match (trois buts en première période) et nous avons su maintenir notre avance.
Quoi qu’il en soit, je dirige une bonne gang de joueurs, des gars sérieux et consciencieux. Je suis confiant de gagner sur une base régulière.
 
Grandes attentes
 
Les attentes sont énormes ici car nous évoluons pour l’organisation la plus prestigieuse des 12 équipes de la Ligue nationale A. Nous devons répondre aux attentes et je suis très à l’aise avec cela. Comme j’ai dit aux joueurs, nous avons traversé un début de saison difficile, mais il y a pire que ça dans la vie. Quand on pense à l’équipe de Jaroslavl, de la KHL, dont personne n’est revenu de voyage, on peut se compter chanceux de pouvoir faire encore ce qu’on aime le plus au monde.
 
Mais là, le temps commence à presser. Le calendrier ne contient que 50 matchs et il ne faudrait pas creuser notre trou dès les 10 premiers matchs. On espère remporter notre première victoire devant nos partisans ce soir.
Sur ce, bonne semaine !
Propos recueillis par Mario Leclerc