samedi 24 septembre 2011

Facile de se procurer des produits dopants

http://www.radio-canada.ca/sports/football/2011/09/23/005-football-universitaire-dopage.shtml


Depuis un an, quatre joueurs du football universitaire québécois ont été épinglés pour dopage. Ça pourrait n'être que la pointe de l'iceberg. Radio-Canada Sports a obtenu des révélations inquiétantes.
Avant le cas des Carabins dévoilé vendredi, deux joueurs du Rouge et Or ainsi qu'un des Redmen de McGill avaient été coincés au cours des derniers mois.
Le cas le plus médiatisé demeure cependant celui de l'Université de Waterloo, en 2010. Neuf joueurs avaient alors été coincés lors de tests menés par l'Université, ce qui avait mené à la suspension du programme de football pendant un an.
La police avait découvert que c'est un des joueurs qui vendait des substances interdites à ses coéquipiers. Ce serait souvent le cas, selon un ancien joueur universitaire interrogé par Radio-Canada Sports, mais qui souhaite demeure anonyme.
« C'est un bon à-côté quand tu es un étudiant qui s'investit au football. »
Selon cet ancien, au moins un joueur toujours actif a déjà vendu des stéroïdes, « entre autres ».
« Je ne sais pas s'il en vend encore, mais il en a déjà vendu. »
Les produits dopants seraient donc facilement accessibles, d'après cet ancien joueur, qui raconte s'en être fait offrir « souvent ».
« Si je voulais avoir des stéroïdes, c'était possible d'en avoir. Des dérivés, c'était possible aussi. »
Question d'argent
Sport interuniversitaire canadien (SIC) a triplé le nombre de ses contrôles antidopage au football l'an dernier. De mars 2010 à avril 2011, six joueurs ont été pris en défaut sur 460 tests antidopage effectués.
Michel Bélanger, gérant des communications pour SIC, raconte que ces efforts se butent au problème de l'argent.
« Quand on parle de dopage, j'ai l'impression qu'on n'en fait jamais assez évidemment. On aimerait toujours en faire plus, mais il y a l'argent aussi qui est le nerf de la guerre, qui entre en ligne de compte. Ça coûte beaucoup d'argent faire des tests antidopage. »
Il est donc impossible de contrôler tous les joueurs. Certains joueurs peuvent même s'en tirer sans jamais être testés.
« J'avais été testé une fois au cégep, un test aléatoire après un entraînement, par contre ça ne m'est jamais arrivé à l'université », confie Charles-Antoine Sinotte, qui a porté pendant cinq ans les couleurs des Redmen de McGill et s'est emparé au passage du record pour le nombre de passes captées dans le football universitaire canadien.
La Ligue canadienne de football finance le contrôle des 80 meilleurs espoirs au repêchage. Ce ne sont pourtant pas les joueurs vedettes qui sont le plus à risque, selon l'ancien joueur anonyme, mais plutôt ceux qui font l'équipe de justesse.
« Il y a plus de chances parce que les gars veulent tout prouver et, souvent, c'est un dernier recours. [...] Il y en a beaucoup qui se disent : "C'est la dernière chance que j'ai de faire l'équipe". »
D'après un reportage d'Antoine Deshaies