vendredi 17 juin 2011

Les Bruins, de beaux et nobles champions

http://fr.canoe.ca/sports/nouvelles/hockey/archives/2011/06/20110617-040531.html

Chronique d'Albert Ladouceur


Une équipe comme beaucoup de Québécois les aiment que ces Bruins de Boston!
Ils méritent cette coupe Stanley après un parcours parsemé d’embûches dans les séries.
 
Ils ont remporté trois fois un septième match avant de soulever le plus beau trophée du sport. Ils ont comblé des reculs de deux parties dans des rondes.
 
La conquête a débuté avec la victoire contre les Canadiens, de redoutables adversaires en ce printemps. Les Bruins devaient franchir cette barrière psychologique. Solide devant le filet, le Tricolore perturbe ce rival comme pas un autre dans la LNH.
 
Est-ce à dire que Montréal aurait remporté la coupe Stanley s’il avait éliminé Boston? Pas du tout! La règle de trois ne s’applique pas. Battre les champions ne signifie pas qu’on aurait également vaincu Philadelphie, Tampa et Vancouver. Changez le nom de Montréal pour Tampa Bay et le même raisonnement s’impose. Tomber devant les champions constitue néanmoins un prix de consolation.
 
Les Bruins ont triomphé parce qu’ils formaient en ces trois derniers mois une grande équipe et non celle misant sur les meilleurs joueurs à l’exception de Tim Thomas et Zdeno Chara. Ils étaient soudés en un seul bloc et confiants en leurs moyens. Jamais, ils n’ont abandonné. En finale, ils ont perdu trois fois, mais ils ont performé dans sept rencontres.
 
La défaite n’aurait pas été déshonorante pour eux.
 
Du Québec là-dedans
 
La LHJMQ a contribué a cette conquête. L’entraîneur Claude Julien obtiendra finalement la reconnaissance après des congédiements douteux à Montréal et, surtout, au New Jersey. Chez les Olympiques de Hull (aujourd’hui de Gatineau), Julien s’inscrivait parmi les entraîneurs prometteurs. Le chemin jusqu’à la consécration n’a pas constitué une promenade dans le parc.
 
Il ne possède pas une personnalité flamboyante, ne donne pas de spectacle derrière le banc, n’hypnotise pas les médias avec des discours éclatants, mais il sait diriger une équipe de hockey. Impossible de ne pas se réjouir de son succès.
 
Les attaquants Patrice Bergeron, de l’Ancienne-Lorette, et Brad Marchand, des Maritimes, ont appris le métier dans le circuit Courteau. Ils ont procuré la victoire aux Bruins dans le match ultime. Marchand, pas très costaud, s’est taillé une place dans la LNH, cette saison. Capable de récolter sa part de points, il dérange l’opposition.
 
Bergeron a surmonté des épreuves, dont une grave commotion cérébrale qui aurait pu mettre un terme à sa carrière. Quand Chara le sert dans ses bras, on comprend que l’actuel capitaine donne l’accolade au prochain capitaine de l’équipe.
 
Puis, le grand héros, le gardien Tim Thomas qui bloquait presque tout à sa façon. Voilà un modèle de persévérance pour les jeunes qui rêvent à une carrière. Je le regardais soulever la coupe à 37 ans et je me disais que Cédrick Desjardins, l’ex-gardien des Remparts, doit persévérer dans la poursuite de son rêve d’une carrière dans la LNH.
 
Thomas aurait-il vécu le même cheminement dans l’uniforme des Nordiques qui l’ont réclamé en neuvième ronde en 1994? Impossible de répondre. Il en a bavé même avant d’atteindre les rangs professionnels. Ses parents ont déjà vendu leurs alliances pour amasser des sous afin de lui permettre de continuer sa route dans le hockey mineur américain.
 
Thomas (37 ans) a traîné son baluchon dans la ECHL, la LIH, la LAH, la Finlande et la Suède avant de jouer son premier match dans la LNH à 28 ans et devenir un régulier d’une équipe à 31 ans.
 
Dure défaite pour les Canucks
 
Après une saison parfaite, les Canucks encaissent la pire des défaites. Ils ne méritaient pas de remporter la finale n’ayant performé que dans trois des six premières parties. À venir jusqu’à cette défaite, la dernière d’une trop longue saison, Vancouver n’avait pas accusé de recul dans une ronde.
 
Ils ont souffert des blessures à des joueurs importants, dont Ryan Kesler et Dan Hamhuis, mais avant tout de l’ineptie des frères Daniel et Henrik Sedin. Champion pointeur du circuit, le premier montre une piètre fiche de 1-3-4 en finale. Ironiquement, mercredi, les frangins se trouvaient sur la patinoire pour les trois premiers buts des Bruins.
 
Néanmoins, le gardien Roberto Luongo écopera la grosse part de blâme. Trop de partisans le dénigrent. Ils oublieront qu’il a été l’artisan des trois victoires Canucks parce qu’ils se rappelleront de sa débandade à Boston et de son incapacité à gagner la septième partie. Ils oublieront que les Canucks n’ont réussi que huit buts en finale dont une partie de trois buts, ce qu’en laisse cinq pour les six autres rencontres. Ils oublieront que l’attaque massive n’a marqué que deux buts en 23 tentatives, une unité qui montrait un pourcentage d’efficacité supérieur à 28% avant la finale.

Au-delà de ces statistiques favorables ou pas, la meilleure équipe a gagné.