mercredi 5 octobre 2011

P.K. Subban: prêt pour les grands défis

http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/sports/hockey/archives/2011/10/20111005-033642.html


COLLINGWOOD | P.K. Subban a beaucoup mûri au cours de la dernière année. Il a raffiné son jeu et, dans la mesure du possible, il essaie de se tenir loin des adversaires qui le cherchent. Mais le jeune homme demeure foncièrement le même à l’extérieur de la patinoire.

Il est rafraîchissant dans ses propos, il ne donne pas dans les clichés.
Sa confiance est intacte et c’est bien ainsi. C’est une chose de vouloir mettre un joueur à sa main et de lui inculquer les règles qui nous semblent appropriées. Mais il ne faut pas le changer du tout au tout et lui enlever ses principales forces.
Dans le cas de Subban, son grand atout est sa confiance. Certains joueurs possédant le même talent se remettent continuellement en question, mais pas lui.
Subban a fait beaucoup de chemin depuis son arrivée dans l’organisation du Canadien.

Il y a deux ans, envers et contre tous, le Tricolore l’envoyait aux Bulldogs de Hamilton afin de l’initier aux rangs professionnels.
On ne voulait pas répéter avec lui l’erreur commise avec Guillaume Latendresse et Carey Price. Mais quand Andrei Markov est tombé au combat en deuxième ronde des séries contre les Penguins de Pittsburgh, c’est à lui qu’on a fait appel pour venir prêter main-forte au grand club dans sa folle équipée imprévue du printemps.

Confirmé membre régulier de la formation au camp de l’an dernier, il a connu des hauts et des bas en première moitié de saison.
Jacques Martin l’a même laissé sur la touche durant une séquence de trois matchs en décembre. Lorsque Markov s’est blessé à nouveau, il a repris du galon. En séries contre les Bruins, il a été le patineur le plus utilisé des deux camps.
Aujourd’hui, à 24 heures du début de sa troisième saison chez les pros, il est en l’absence de Markov le premier défenseur de l’organisation montréalaise.

LES FIGURES DE PROUE
Son grand copain Carey Price et lui sont perçus comme les chefs de file du Canadien partout où il est question d’eux.

Les deux étaient les joueurs les plus en demande par les amateurs qui attendaient l’équipe à sa sortie de l’aréna Eddie-Bush, hier midi à Collingwood.
Subban a été le dernier à partir et il serait peut-être resté jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne si on ne lui avait pas dit de monter dans l’autobus.
Une photo par-ci, un sourire par là, un autographe et un bon mot pour tout le monde, le gars a de la personnalité à renvendre en plus.
Ça aussi, il ne faut pas que ça change.

Subban ne se dérobe pas non plus quand on l’entretient du défi auquel Price et lui sont conférés. Il ne cherche pas à dire qu’il est trop tôt pour le voir dans ce rôle.
« On veut cette responsabilité », affirme-t-il. On veut être ces joueurs qui vont aider l’équipe à connaître du succès et à la rendre meilleure.
« On accepte cette responsabilité, mais pour gagner, il faut la contribution des 23 joueurs qui forment l’équipe.
« Pour remporter la coupe Stanley, tous les joueurs doivent mettre l’épaule à la roue, pas seulement deux. »

DEUX SAISONS ENRICHISSANTES

Avant de vous emballer, Subban n’affirme pas que le Canadien va gagner nécessairement la coupe Stanley cette saison, mais vous avez bien lu.
Ça fait changement avec le refrain qu’on nous sert depuis trop longtemps dans cette organisation selon lequel on vise une participation aux séries.
« On veut prendre part aux séries chaque année, mais on veut s’améliorer », continue Subban.

«On a fait trois rondes il y a deux ans. La saison dernière, on est venu à un but d’éliminer l’équipe qui devait éventuellement remporter la coupe.
« Chaque année, on veut gagner la coupe, c’est ce que tout le monde veut. » Aussi, Subban n’a aucune hésitation quand on lui demande à quoi il faut s’attendre du Canadien cette saison.
« À une équipe travaillant fort capable de remporter la coupe Stanley », répond-il sans ambages.

« Car c’est bien de nous dont il s’agit. Notre équipe trime dur, et quand on parle de ce genre de formation, de bonnes choses se produisent. »
Subban explique que son raisonnement n’a rien à voir avec les Bruins, dont la conquête de la coupe en juin dernier a fait redresser les poils sur les bras de quelques-uns de ses coéquipiers.
« Je suis content pour les Bruins, ils le méritaient », dit-il.
« Ils ont surmonté beaucoup d’obstacles, c’est pour cette raison qu’ils ont gagné. Ils ne l’ont pas volé. »
Personne ne peut contredire ça.

L’utilité de Hal Gill

En l’absence d’Andrei Markov, nombreux sont ceux qui pensent que le Canadien aurait dû garder Roman Hamrlik au lieu de Hal Gill.
Mais s’il en est un qui se réjouit de jouer encore aux côtés de Gill, c’est P.K. Subban.

« Plusieurs personnes se demandent comment un joueur comme Hal Gill peut faire un meilleur joueur de P.K. Subban », raconte le jeune défenseur en amenant lui-même le sujet dans la conversation.
« La réponse est facile : c’est un vrai pro. À chaque séance d’entraînement, il est là pour moi à me dire ce que je dois faire pour m’améliorer.
« Dans les matchs, je sais qu’il est là derrière moi pour me couvrir. C’est important pour moi. Il me facilite la tâche. »

Facettes à améliorer

De son côté, tout en se disant fortuné de miser sur un jeune de la trempe de Subban pour pallier l’absence de Markov, Jacques Martin estime que le défenseur de 22 ans a encore beaucoup de choses à améliorer.
« Ça vaut autant sur le plan individuel qu’en équipe », indique l’entraîneur.
« Il doit déplacer la rondelle davantage, appuyer l’attaque et hausser son intensité.

« Il faut se rappeler qu’on parle d’un joueur qui n’en est qu’à sa deuxième année dans la Ligue nationale », insiste Martin, comme s’il voulait dire qu’il ne faut pas trop en mettre sur les épaules de Subban.
Mais le jeune a le mérite d’apprendre vite. Par exemple, il ne nie pas qu’il lui est difficile de rester calme quand la tension monte sur la glace, mais il évite de prendre le mors aux dents dans la mesure du possible.
« Mes entraîneurs et mes coéquipiers m’ont fait comprendre que je perds toute utilité si je passe quatre ou six minutes par match au banc des pénalités », raconte Subban.
«Mais je sais qu’il y a encore place à amélioration à ce chapitre.»