mardi 12 juillet 2011

Chronique --- L'inévitable

http://fr.canoe.ca/sports/chroniques/yvonpedneault/archives/2011/07/20110711-014211.html


Yvon Pedneault
11/07/2011 01h42 


Même la mairesse de Glendale, Elaine M. Scruggs, se rend de plus en plus à l’évidence.

« Je me demande s’il y a un avenir pour les Coyotes ici à Glendale, disait-elle la semaine dernière. Il faut maintenant voir ce que sera la vocation de l’amphithéâtre sans une équipe de hockey. »
 
Qu’est-ce qui fait que la mairesse, soudainement, semble avoir perdu tout espoir de sauver la concession des Coyotes ?
Il n’y a pas d’acheteurs à l’horizon.
 
Matthew Hulsizer a quitté les lieux.
Et, elle réalise à son tour que l’intérêt pour le sport du hockey dans son coin de l’Arizona n’est pas très élevé. Pour ne pas dire que l’intérêt pour le hockey frôle l’indifférence. Il faudra maintenant convaincre Gary Bettman et Bill Daly.
La mairesse qui avait sans doute reçu des promesses de la part des penseurs de la Ligue nationale avant de bâtir son amphithéâtre vient de diminuer la pression sur les épaules de Bettman.
 
Et Hulsizer également.
 
Hulsizer a tenté d’obtenir la concession pour des « peanuts ». Il demandait à la Ville d’absorber les pertes, il voulait la gestion de l’amphithéâtre moyennant plusieurs millions de dollars, bref, il voulait acheter les Coyotes avec l’argent des autorités municipales et des contribuables de Glendale.
 
Mais, l’institut Goldwater s’impliqua dans le dossier pour éviter le pire et la mairesse réalise aujourd’hui que son projet est en très sérieuses difficultés. « Il est clair que les investisseurs ne se bousculent pas à la porte. »
 
Hulsizer irait à Saint-Louis
 
Non seulement ils ne sont pas nombreux, mais voilà que Matthew Hulsizer, celui qui devait sauver la concession des Coyotes, pourrait bien, dans les prochains jours, se retrouver dans le rôle de principal actionnaire des Blues de St. Louis. Hulsizer a visité l’amphithéâtre des Blues, il y a quelques jours, en compagnie de Dave Checketts qui recherche des bailleurs de fonds depuis plus d’un an maintenant.
 
Hulsizer serait sur le point de faire une proposition de 165 millions ou de 170 millions pour les actions des Blues. Il ne cache pas cependant qu’il aimerait que Checketts demeure dans l’entourage de l’équipe à titre d’actionnaire minoritaire.
Je vous rappelle que Hulsizer est le même homme qui désirait s’approprier de la concession des Coyotes sans dégarnir son compte de banque. Comment peut-il alors offrir 170 millions pour les Blues ?
 
Il n’y a qu’une réponse. Il savait très bien qu’à Glendale, il n’avait aucune chance de faire des profits et, par le fait même, devant une ville qui risque de se retrouver avec un éléphant blanc, il a tenté sa chance.
 
Une dernière saison
Il sera intéressant de suivre ce dossier de près parce qu’il y aura inévitablement des développements. Bettman et les propriétaires de la Ligue nationale ont clairement indiqué que c’est la dernière saison où ils assurent la gestion de l’équipe. Si on ne trouve pas des acheteurs pour garder les Coyotes à Glendale, l’équipe sera vendue à des gens qui voudront transférer l’équipe dans une autre ville.
 
Et dire qu’il y a à peine deux ans, Jim Balsillie était prêt à verser 230 millions pour les Coyotes et ensuite leur trouver un domicile à Hamilton. Les derniers développements à Glendale devraient attirer l’attention des politiciens du Québec qui compliquent la tâche de ceux qui voudraient faire revivre le hockey de la Ligue nationale à Québec.
 
Au moment où ça se gâte en Arizona, à Québec, le dossier de la construction de l’amphithéâtre avance à pas de tortue même si on nous dit que ça va fonctionner et pire encore, Pierre Karl Péladeau et le groupe Quebecor qui depuis deux ans entretiennent des relations d’affaires avec la Ligue nationale doivent prendre leur mal en patience parce que des gens, voulant se faire du capital politique, tentent par tous les moyens de bloquer l’entente intervenue entre la Ville de Québec et le groupe Quebecor.
 
Quand Pierre Karl Péladeau informa les politiciens, avant la période des vacances, que si le gouvernement Charest refuse de prendre une position ferme dans le dossier cela allait compliquer les chances de Québec d’obtenir rapidement une concession, les derniers événements survenus à Glendale lui donnent entièrement raison.
 
Ça ne fait aucun doute que la concession des Coyotes de Phoenix intéresse au plus haut point le groupe Quebecor. Mais pour l’instant, le groupe Quebecor a le doigt pris entre l’arbre et l’écorce.

Il peut montrer sa volonté d’acquérir une concession en difficulté, mais peut-il garantir à la Ligue nationale qu’il possède la gestion d’un amphithéâtre comme l’exige la Ligue nationale, un droit pourtant acquis en février dernier ?