mercredi 9 mars 2011

Pacioretty knockouté - Chara sème l'effroi

http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/sports/hockey/archives/2011/03/20110309-022926.html

Le Canadien se dirigeait vers une belle victoire hier soir quand, tout à coup, un géant de 6’9’’ du nom de Zdeno Chara a semé l’effroi dans le Centre Bell. Avec 15 secondes à écouler en deuxième période, le défenseur des Bruins a propulsé Max Pacioretty sur le rebord vitré donnant sur le banc des visiteurs tout près de la ligne rouge.
Chara a-t-il tenté de régler un vieux compte avec le jeune attaquant du Canadien ?
Si c’est le cas, il l’a fait de la plus horrible des façons. Pacioretty patinait à pleine vitesse et n’avait plus la rondelle quand Chara l’a poussé.
Sa tête a heurté la vitre violemment et il ne s’est jamais relevé après ce coup salaud.
En regardant la reprise sur écran géant, la foule du Centre Bell, inquiète, a poussé un lourd soupir à l’unisson.
Aux côtés de Pacioretty, le docteur David Mulder et plusieurs soigneurs tentaient d’éveiller ses sens, sans succès apparent.
Immobile dix minutes
Cela a duré plus de dix pénibles minutes. On l’a vu remuer à peine les paupières, mais pour le reste, il était parfaitement immobile, le visage ensanglanté gisant sur la glace.
On l’a transporté sur une civière, tandis que Chara a été expulsé du match, sous les huées retentissantes d’un public en colère scandant « F… y… Chara ».
Peu importe le dénouement de la situation, le préfet de discipline de la LNH, Colin Campbell, aura un cas lourd sur son bureau.
« Un coup dangereux »
« Vous avez vu le geste autant que moi, il y a eu une pénalité majeure et cela démontre la gravité de l’incident, a réagi le pilote du Canadien, Jacques Martin, après le match.
«C’était un coup dangereux. La ligue doit voir à ces situations, qui semblent empirer avec le temps. La ligue doit prendre ses responsabilités.»
Chara avait une dent contre Pacioretty depuis que le joueur du Canadien avait marqué le but vainqueur à Montréal, le 8 janvier dernier.
Aux dernières nouvelles, on apprenait que Pacioretty, transporté à l’hôpital où il a passé la nuit sous observation, était conscient et que ses membres bougeaient.
En plein contrôle
La blessure de Pacioretty est venue assombrir une excellente perfor mance du Tricolore, qui a contrôlé le match grâce à sa vitesse, pour l’emporter 4 à 1.
Lars Eller a compté les deux premiers buts en première période, puis Brian Gionta et James Wisniewski en ont ajouté deux en avantage numérique, en deuxième période.
Carey Price se dirigeait vers un huitième jeu blanc, mais Milan Lucic l’a déjoué avec 6:39 au cadran en troisième période.
Le gardien du Tricolore venait tout juste de stopper Brad Marchand sur un tir de pénalité.
Cette cinquième victoire consécutive du Canadien le rapproche à trois points des Bruins au sommet de la division Nord-Est.
Le Eller show
Après les événements survenus à Boston le mois dernier, une certaine tension planait en début de match. À peine trois minutes étaient écoulées en première période quand Johnny Boychuk, à la limite de la légalité, a tenté avec son genou de bloquer la route à P.K. Subban qui transportait la rondelle au centre de la glace.
Ryan White s’est aussitôt rué sur l’attaquant des Bruins, et les deux se sont livré un furieux combat.
Ensuite, le Canadien a imposé son rythme. Eller a marqué son premier but en récupérant une rondelle libre dans l’enclave, pour donner l’avance au Tricolore, à 8:21.
L’attaquant danois a remis ça avec 2:23 à écouler à l’engagement. Un beau jeu de Travis Moen (deux passes hier) à la ligne bleue des Bruins, qui a remis le disque à Eller, seul devant le gardien Tuukka Rask ; au lieu de précipiter son geste, Eller a pris son temps, et effectué un joli pivot pour loger la rondelle dans l’enclave à la droite de Rask.
Eller, élu première étoile, n’avait jamais compté deux buts dans un même match dans la LNH. Et voilà qu’il réussissait l’exploit une même période.
Une belle performance reléguée au second plan par la blessure de son coéquipier.
Les partisans ont décerné la troisième étoile à Pacioretty et, à l’annonce de son nom, le public lui a réservé une longue ovation.