Avant même que Martin, hier, ne lance un message à son joueur vedette, lui demandant de prendre les choses en main, avec l’infirmerie de l’équipe qui déborde, Gomez savait de quel bord le vent soufflait.
La tempête, plutôt. À Montréal, le hockey déchaîne les passions…
« Croyez-moi, j’en entends parler, a confié Gomez, après l’entraînement de l’équipe, hier.
Par mes voisins, en tout premier lieu, et je ne considère même pas que c’est de la pression. C’est un honneur, jouer devant des partisans si passionnés. J’adore jouer ici. »
Gomez est devenu le talk of the town, ces derniers jours ; d’abord, en ignorant P.K. Subban après son but vainqueur, en prolongation, contre les Flames, puis, le lendemain, face aux Sabres, en écopant d’une bête pénalité, en fin de match.
Du beau matériel de lignes ouvertes !
Ça chauffe en ville, alors le vétéran s’est présenté devant les médias et a répondu à toutes les questions, longuement.
« Brian Gionta et moi en avons discuté durant l’entraînement. On s’est dit :
«Let’s go, en tant que vétérans, on doit donner l’exemple et élever notre jeu d’un cran»», raconte Gomez, qui n’a obtenu qu’un seul point au cours des cinq derniers matchs.
Gionta, lui, a été blanchi de la feuille de pointage durant cette même période.
Pas d’histoire avec P.K.
En tant que leader, Gomez doit aussi gérer les perceptions ; c’est inévitable, quand on encaisse 7,3 M$ par année, dans un marché fou de hockey comme Montréal.Quand il a ignoré Subban, lors de la grandiose célébration du défenseur, les rumeurs de dissension au sein de l’équipe ont pris de l’ampleur.
Sur le coup, Gomez raconte qu’il était juste en beau fusil par la remontée de quatre buts des Flames, et que c’est pourquoi lui et Gionta se sont gardé une « petite gêne ».
« Il n’y a pas d’histoire à faire avec ça, prétend Gomez. P.K. est un bon kid, un bon ami, et on s’en occupe. Dans le vestiaire, on l’a taquiné, avec sa célébration ; on a ri. Un gars qui marque en prolongation peut bien faire ce qu’il veut. Je ne sais pas qui a lancé toutes ces rumeurs, mais je peux vous assurer d’une chose : tout le monde, dans ce vestiaire, est uni. C’est d’ailleurs l’un des groupes les plus serrés que j’aie connus dans ma carrière. »
Gomez voit en Subban une future superstar. Sa passion irradie, transporte les foules… et, parfois, choque l’adversaire.
« Si les autres équipes veulent le harceler, ils auront 20 gars sur le dos, peu de temps après, je vous le garantis », lance Gomez, pour fermer le couvercle sur la marmite des divisions dans l’équipe.
Mea culpa
Gomez ne lance pas la pierre aux arbitres, pour sa pénalité, en fin de match, à Buffalo.
« Ils laissaient les choses aller, comme dans le bon vieux temps, raconte-t-il. Moi, j’aime ce genre de jeu. »
Le défenseur Tyler Myers, auparavant, avait étampé son bâton dans le dos de Lars Eller, et ce, à quelques reprises, sans intervention des arbitres.
« Peut-être que l’arbitre avait une démangeaison sur le bras, et que c’est pourquoi il l’a finalement levé pour me donner une pénalité, ironise Gomez.
Farce à part, je n’aurais pas dû prendre ce risque et mettre l’équipe dans l’embarras, comme un épais. Cela nous a enlevé la chance de récolter deux points au lieu d’un seul. »
Martin a-t-il sermonné Gomez à ce sujet ? Si ce n’est pas le cas, parions que les voisins de l’attaquant l’ont fait…
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