samedi 20 août 2011

«Quand j'ai manqué mon suicide, je me suis retiré du hockey» -Stéphane Richer

http://www.ckac.com/hockey/nouvelles/quand-j-ai-manque-mon-suicide-je-me-suis-retire-92119.html


(CKAC Sports) - Le décès du joueur de la LNH, Rick Rypien, fait couler beaucoup d'encre. Et il rappelle des souvenirs douloureux à l'ancien joueur du Canadien, Stéphane Richer.
En entrevue à CKAC Sports, Richer a admis qu'il était sombré dans une dépression qui l'a mené jusqu'à une tentative de suicide.

«J'ai vécu ça surtout les années où j'étais à Tampa Bay avec Monsieur Demers. Justement, j'étais avec Jacques la semaine dernière et on parlait de ça. Tout le monde vit ça différemment. C'est très malheureux de voir un incident comme le décès de Rick Rypien, un jeune de 27 ans.»

Encore, plus que les commotions cérébrales, le mal de vivre est difficile à diagnostiquer et le milieu "macho" du hockey n'aide pas une personne souffrant de symptômes de dépression à consulter.

«J'étais à Tampa et j'étais fatigué mentalement et rien ne fonctionnait. J'avais été échangé de Montréal à Tampa puis à St. Louis en peu de temps. Je me posais beaucoup de questions. Tout allait mal et tout semblait noir. On me disait que j'étais gros, grand et fort et que j'étais un joueur de la Ligue nationale, d'arrêter de me plaindre, que je n'étais pas supposé avoir des problèmes . Le glamour, l'argent, l'entourage... Que tu sois un joueur de hockey ou n'importe quel autre humain, les problèmes, ça fait partie de la vie. Mais, dans notre milieu, on n'est pas supposé de se plaindre.»

L'exemple de Bob Probert

«Quand tu penses au suicide, c'est épeurant. Moi, je l'ai vécu, j'étais fatigué, admet Richer. J'étais parti dans mon patelin avec ma Porsche. J'ai fermé les lumières de l'auto à 100 milles à l'heure. Je ne sais pas comment j'ai fait pour faire ça. Ce n'était pas mon heure. Tout le monde vit ça différemment.»

La mort de Rypien a aussi rappelé celle de Bob Probert à Stéphane Richer.

«J'ai eu la chance de côtoyer Probert pendant presque deux mois durant Battle of the Blades. Les gars cherchent de l'aide, mais on met toujours une étiquette sur ces gars-là. Ces gars-là sont tough, mais j'ai appris beaucoup de choses. Je n'ai pas été surpris quand j'ai appris le décès de Probert. Et quand j'ai vu la nouvelle sur Rypien, je me suis rappelé d'un incident l'impliquant au Minnesota quand il avait eu des démêlés avec un partisan. C'est triste, mais dans le milieu du hockey, il y a des gars qui croient qu'ils vont s'en sortir tout seuls. Mais, peut-être aussi que ce jeune-là a dit à des gens qu'il avait du mal à fonctionner et qu'il a demandé si quelqu'un pouvait l'aider.»

Besoin de programmes d'aide pour la LNH ?

Richer s'en est sorti, mais pas avant d'avoir touché le fond et il admet qu'il doit bien s'entourer pour vivre une vie harmonieuse.

«En 1998 à Tampa, je ne crois pas que le programme d'aide dans la LNH était aussi élaboré qu'aujourd'hui, poursuit Richer. Je savais que je pouvais m'en sortir. Quand j'ai manqué mon suicide, je me suis retiré du hockey et je me suis consacré aux affaires, Je vis au jour le jour. Des gars vont parler de leur temps difficiles et ça surprend encore les gens. Mais, un joueur de hockey, c'est d'abord un être humain.

J'ai été chanceux et j'ai eu des bonnes personnes autour de moi. J'ai aussi dû couper des ponts avec beaucoup de gens qui ne me donnaient rien. Pour avancer et fonctionner, je dois m'entourer de bonne énergie. J'ai parlé avec Jacques Demers il n'y a pas longtemps en lui disant que tout allait bien pour moi. Ma business va bien et j'aime représenter le Canadien», a souligné Richer qui était à Rivière-du-Loup vendredi pour participer à un tournoi de golf.