mercredi 17 août 2011

Les dangers liés au métier d'homme fort

http://www.ckac.com/hockey/nouvelles/les-dangers-lies-au-metier-d-homme-fort-91783.html


(CKAC Sports) - Une autopsie donnera assurément plus d'informations sur les causes du décès de Rick Rypien, le joueur de la Ligue nationale de hockey trouvé mort dans son logement en fin de semaine. Le métier de dur à cuire dans la LNH est toutefois pointé du doigt.

L'ancien homme fort du Canadien de Montréal Dave Morissette n'est pas surpris que l'on parle de dépression dans le cas de Rypien qui, selon les premières indications, se serait suicidé.

«Ça ne ment pas et je me reconnais là-dedans, a raconté Morissette, mercredi matin. Quand j'ai entendu parler de l'affaire Rypien, j'ai dit à mon épouse voilà un autre qui a eu de la misère avec le métier d'homme fort.»

Le joueur recyclé dans le monde des médias n'a pas hésité à partager ce qui fait le quotidien d'un bagarreur dans la LNH.

«À 5 pieds 11 pouces et 190 livres, il était quand même là pour changer l'allure d'un match. Il regardait sûrement avant chaque match les joueurs contre lesquels il pouvait être appelé à se battre. Il a vécu sûrement des nuits blanches. Tous les joueurs qui ont eu à faire ce métier-là vivent une énorme pression. Il faut voir comment chacun la gère.»

Commotions et dépression
Dernièrement, les durs à cuire ont fait les manchettes nécrologiques, de Bob Probert à Derek Boogard à Rypien. Les deux derniers étaient âgés respectivement de 28 et 27 ans.

Selon Dave Morissette, la dépression rime sûrement avec le nombre et la gravité des des commotions subies par les joueurs.

«Je ne crois pas avoir vécu une dépression, mais j'ai vécu des commotions. Lors de ma dernière commotion, j'ai été un mois à ne pas être certain de me rappeler du nom des gens autour de moi. On ne diagnostique pas une dépression mais avec une commotion, tout le monde te tombe sur les nerfs, tes enfants te tombent sur les nerfs, tu n'as pas le goût de rien faire, la vie n'est pas belle, tu ne veux pas voir de lumière... Si ce n'est pas une dépression, je ne sais pas ce que c'est.»

«Il faut que la LNH mette ses culottes»

«Pour faire la LNH, Rypien a sans doute pensé qu'il devait se battre tous les soirs et parfois, ça devient dur. À 27 ans, il n'avait joué qu'une saison de 69 matchs. C'est à cet âge que moi j'avais accepté mon rôle. Moi, j'ai toujours été chanceux. Je ne crois pas que Rypien avait une femme ou des enfants. Moi, j'avais ça et j'avais ma petite famille autour de moi, mais la pression était là, je pouvais la toucher. Je ne crois pas avoir fait de dépression quand je jouais, mais je devais être proche.»

Identifié comme un acteur de la lutte contre l'emploi des stéroïdes, Morissette estime que la LNH doit maintenant s'attaquer aux stimulants dans la foulée des décès tragiques des derniers mois.

«Rypien a sûrement été en contact avec des stimulants ou des médicaments. La LNH dit qu'il n'y a pas de problèmes avec ça, mais ici, contrairement à en Europe, les joueurs peuvent prendre n'importe quoi. Il faut que la LNH mette ses culottes en bannissant les stimulants. C'est trop facile à trouver. Gary Bettman parait bien car son circuit va bien, mais ils devraient penser aux joueurs en les testant pour bannir les stimulants. Simplement la peur de se faire prendre, 99% des joueurs n'en prendront pas. Cce serait suffisant pour enrayer le problème. On ne parle plus des stéroïdes depuis qu'ils sont bannis.»