mercredi 8 juin 2011

Tout cela pour un amphithéâtre

http://fr.canoe.ca/sports/chroniques/yvonpedneault/archives/2011/06/20110607-065839.html


Si Pierre Curzi, Lisette Lapointe et Louise Beaudoin cherchaient à tirer à boulets rouges sur le leadership de Pauline Marois, ma foi, ils auraient pu trouver mieux qu’un projet de loi sur le contrat attribué pour la gestion d’un amphithéâtre.
 
On va nous parler encore une fois au nom de la démocratie. Mais que se passe-t-il au juste?
 
La Ville de Québec avec la bénédiction financière du gouvernement libéral désire un amphithéâtre. Le premier ministre Jean Charest promet d’investir près de 200 millions $ dans le projet du maire Régis Labeaume.
 
Pour que l’amphithéâtre puisse générer des revenus importants - et ça passe par les spectacles, les revues sur glace et surtout et avant tout un club de la Ligue nationale de hockey (LNH) -, après quelques semaines d’intenses négociations entre plusieurs intervenants, la Ville accorde le contrat de gestion à Pierre Karl Péladeau et Quebecor.
 
Dans un premier temps, Quebecor étant une entreprise de communication et de spectacles, c’est déjà un avantage. Mais aussi vu que Quebecor est la seule société désirant amener à Québec une équipe de la LNH, on comprend l’engouement du maire et des gens de Québec.

Et, le plus important, Quebecor a été l’entreprise qui a présenté la meilleure offre au maire Labeaume.


Tout le monde est heureux. On peut foncer dans le projet, on peut accentuer les rencontres avec la LNH, on peut informer Gary Bettman que Québec est prête à accueillir une équipe et que la ville remplit toutes les conditions exigées par la LNH.
 
Un beau projet…
 
Mais voilà que tout dérape. On conteste le contrat entre Quebecor et la Ville de Québec. On veut amener la cause devant les tribunaux. Le Parti québécois appuie la démarche du maire Labeaume et reconnaît la validité de l’entente.
 
D’autres sont moins convaincus, on crée une commission parlementaire. Le député de Québec solidaire dit non : il votera contre le projet de loi du gouvernement.
 
On se lance la pierre… et voilà que trois députés démissionnent du Parti québécois, parce qu’on les oblige à voter en faveur du projet.
 
La pagaille, quoi.

Si les trois députés contestent Pauline Marois, ils auraient dû le faire bien auparavant. Mais, évidemment, on se servira encore une fois de la tribune du sport pour contester. Si cela avait été un projet sur la culture, pensez-vous qu’on agirait ainsi?

Du vaudeville.
 
Pas étonnant qu’on ait déjà levé le nez sur un projet de plus de 1 milliard $ de Guy Laliberté et le Cirque du Soleil. Pas étonnant qu’on ait perdu les Expos, parce que la construction d’un nouveau stade aurait privé les hôpitaux de nouveaux lits, alors qu’on sait très bien qu’elle aurait permis au gouvernement de profiter des impôts versés par les joueurs pour payer le coût du stade et, que par la suite, avec de nouveaux revenus, on aurait pu injecter de nouveaux capitaux dans le domaine de la santé.
 
Mais, bon. Quand c’est du sport, il y a toujours quelque chose qui cloche.
Quebecor a négocié une entente en bonne et due forme, se pliant aux exigences de la Ville de Québec et du maire Labeaume. Quel est donc le problème?
 
Agit-on ainsi sur les recommandations et les appuis de gens qui souhaiteraient bloquer l’arrivée du hockey à Québec? Ou encore qui veulent mettre des bâtons dans les roues de Quebecor?
 
Les trois députés qui ont décidé de faire un pied-de-nez à Pauline Marois ne réussiront pas à convaincre le public qu’ils se détachent de leur parti pour une question d’amphithéâtre. Ils n’attendaient qu’une occasion pour mettre leur plan à exécution.

Ça devait faire un bon bout de temps qu’ils planifiaient un tel coup.