Dave Morissette mène la belle vie. Il collabore chaque jour à l'émission Tout un retour sur les ondes de CKOI aux côtés de Normand Brathwaite, Sophie Prégent et d'Anaïs Favron. On peut également le voir à LCN tous les jours de semaine puisqu'il anime le talk show sportif Le Match. L'ancien dur à cuire du Canadien de Montréal pourrait se « contenter » de ce mode de vie, mais il a décidé d'être un acteur de changement. Il donnait aujourd'hui une conférence en lien avec la consommation des stéroïdes dans le sport, au collège Notre-Dame.
Pour lui, c'est très important de venir rencontrer les jeunes afin qu'ils puissent apprendre de ses erreurs et non les répéter : « J'aurais aimé que quelqu'un me transmette ce message-là quand j'avais votre âge» mentionne-t-il.
Dave Morissette fait allusion à son passé de consommateur. Il confiait aujourd'hui aux quelques 300 élèves présents à sa conférence que c'est à l'âge de 19 ans qu'il a touché pour la première fois aux stéroïdes. Il venait d'être sélectionné par les Capitals de Washington et évoluait dans la East Cost Hockey League (ECHL). Il ne savait pas dans quoi il s'embarquait : « Dans ce temps-là, on ne savait pas que ces produits étaient néfastes pour notre santé. On les achetait à la pharmacie et on se basait sur l'apparence du produit. Il y avait un monsieur musclé sur la boîte, on ne savait pas que c'était dangereux»
Le « Moose » s'est adressé aux élèves pendant plus d'une heure et a gentiment pris la peine de répondre aux questions lui étant adressées à la fin. Morissette, qui aura 40 ans en décembre prochain, a accepté de me rencontrer individuellement après son allocution. Il tient toujours le même discours et refuse de penser que les stéroïdes ne représentent plus un sujet d'actualité : « Ce sera toujours un sujet d'actualité parce qu'à chaque année, dix produits non-testables font leur apparition.»
Il rappelle l'impact qu'a eu le livre intitulé « Mémoires d'un dur à cuire ». Cet ouvrage de Mathias Brunet (journaliste à La Presse) raconte l'histoire de Dave Morissette à l'époque où il tentait par tous les moyens d'accéder à la LNH. Paru en 2005, ce livre avait un seul objectif : « Je voulais que la publication de mon livre fasse en sorte que la LNH instaure une politique antidopage. Je sais que les deux meilleurs moyens de prévenir la consommation de stéroïdes, ce sont la prévention et une politique.» confie-t-il.
L'objectif était difficile à atteindre, mais il fut réalisé. Il est aujourd'hui beaucoup plus difficile pour un joueur de hockey de jouer tout en ingurgitant de telles substances. Mais la question qui brûlait les lèvres de la majorité des jeunes présents à la conférence est la suivante : comment un athlète peut-il en arriver à un point où la consommation de stéroïdes est l'option la plus pertinente? Dave Morissette se souvient : « Je ne voulais pas me poser de questions. Il n'y avait pas de tests à l'époque alors j'ai pris l'option la plus facile. J'ai pris la mauvaise décision.»
Les effets secondaires sont nombreux, mais le plus évident est celui lié à l'espérance de vie. Selon lui, Morissette pourrait mourir de 10 à 20 ans plus tôt qu'un être humain moyen : « Il n'y a personne qui veut mourir à 60 ans quand on veut vivre jusqu'à 70 ans. J'ai une famille et des amis.» répond-t-il sur un ton assumé.
« Quand on veut, on peut »
À 27 ans, Dave Morissette avait 597 matchs derrière la cravate. Le hic, c'est qu'aucun d'entre eux n'avait été disputé dans la LNH et il avait statué qu'atteindre les rangs professionnels était son objectif de carrière. Un soir, il était dans un avion en direction de Los Angeles et un étranger assis à ses côtés lui adressa sa parole. Durant tout le trajet, l'homme qui exerce en fait le métier de motivateur fit réaliser au « Moose » que dans la vie, quand on veut, on peut.
Un an plus tard, Morissette arborait les couleurs du Canadien de Montréal pour la première fois et affrontait les Capitals de Washington, l'équipe qui l'avait repêché en septième ronde de la séance de sélection de 1991.
C'est l'essence du message qu'il a voulu lancer aux jeunes aujourd'hui et il croit véritablement que n'importe qui peut s'il le veut : « Je le teste à tous les jours. Quand j'ai commencé à faire de la radio, c'était à CKAC et j'ai dit à mon épouse que je travaillerais à CKOI parce que c'était là que je voulais travailler. J'ai fait des sacrifices et me voilà aujourd'hui à CKOI. Chaque humain peut le faire, c'est prouvé.»
Dave Morissette, profession : animateur-analyste-acteur de changement!
