lundi 31 janvier 2011

Match des étoiles - Dans la cour des grands…

http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/sports/hockey/archives/2011/01/20110131-024306.html

RALEIGH, Caroline du Nord - P. K. Subban est entré dans la cour des grands ce week-end. On commençait à le connaître un peu partout à travers la Ligue en raison de ce sourire toujours accroché au visage, que plusieurs associent à un petit côté provocateur.
Parlez-en un peu au capitaine des Flyers, Mike Richards...
Sa prestation à Raleigh a prouvé à tout le monde que le kid est simplement un passionné de hockey, un de ces jeunes sans complexes qui, par leur fougue, ont rendu la LNH pas mal plus divertissante ces dernières années.
Ça prenait quand même du guts pour enfiler le chandail de l’équipe locale en faisant rebondir la rondelle sur son bâton.
Depuis quelques semaines, Subban répète souvent qu’il ne cesse d’apprendre à sa première saison complète dans la LNH.
Parfois, on lui reproche d’en faire trop. Les Jacques Martin et les Scott Gomez de ce monde n’ont pas nécessairement toujours tort de lui serrer un peu la vis.
Peut-être cela l’a-t-il aidé, samedi, dans sa façon d’aborder le défi des échappées.
Tout d’abord, il a demandé conseil. Le défenseur Dan Boyle lui a suggéré un chandail des Hurricanes.
Le temps pressait.
Subban aurait bien pu demander celui d’Eric Staal. « Je ne voulais quand même pas mettre celui du capitaine, Jeff Skinner est une recrue comme moi et ça tombait sous le sens », a-t-il expliqué. Bref, Subban a épaté la galerie sans, justement, en faire trop.

« Des bâtons, Ovy, s.v.p, »

Subban ne prendra jamais « son trou » et le Canadien doit s’en réjouir. Une telle attitude servira la cause de l’équipe bien plus qu’elle ne lui nuira.
D’habitude, les recrues font leur petite affaire tranquille sans déranger personne. Pas lui. Dans le vestiaire d’Équipe Staal, samedi, il était assis juste à côté d’Alexander Ovechkin.
Après le concours d’habiletés, tandis que la superstar russe s’apprêtait à quitter les lieux, Subban lui a lancé : « Hey Ovy, n’oublie pas de me donner une couple de tes bâtons ! »
Ovechkin l’a regardé quelques secondes sans rien dire, de son air stoïque habituel. L’air de se dire, en repensant à l’élimination de ses Capitals le printemps dernier grâce à l’apport de Subban : « Méchant moineau, celui-là ! »
« Pas de problème, je t’amène ça », lui a finalement répondu le n° 8 en tournant les talons.
Heureux comme un gamin
Le défenseur du Canadien jubilait. Il venait de charmer la foule de Raleigh et de terminer deuxième derrière Ovechkin, justement, au vote populaire pour sa prestation dans le défi des échappées.
Et le lendemain, il aurait les bâtons d’Ovechkin pour les offrir à une couple de ses chums.
Ce week-end des étoiles, Subban est entré dans la cour des grands.
Mais il demeurera toujours un kid dans l’âme, un amoureux fou du hockey. Cette énergie juvénile sera déterminante dans la course aux séries qui attend le Canadien dans les prochaines semaines.
Ses coéquipiers doivent le soutenir et le guider quand il met un peu trop de sauce.
Mais ce serait une grande erreur de trop limiter cette belle créativité capable de changer l’allure du match en un instant.