lundi 22 août 2011

La LNH devrait profiter de l’expertise de Jacques Lemaire

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Yvon Pedneault
22/08/2011 01h28 


On cherche toujours des solutions.

 
Que faire pour augmenter le nombre de buts dans la Ligue nationale de hockey ?
Les penseurs du hockey professionnel se sont penchés sur le sujet au cours des dernières semaines, alors que Brendan Shanahan, le nouveau préfet de discipline, a invité plusieurs intervenants à participer à de nombreuses expériences.
L’objectif de cet exercice ?
Améliorer l’attaque.
Les suggestions sont nombreuses. J’en retiens deux :
 
- Ne plus permettre à l’équipe pénalisée de lancer la rondelle à l’autre bout de la patinoire. Elle pourrait toujours le faire, mais ça deviendrait un dégagement refusé.
- Garder le joueur pénalisé au banc pendant toute la durée de sa punition.
Il faut cependant bien comprendre que tant et aussi longtemps que les gardiens domineront comme ils le font depuis 25 ans, on risque de faire chou blanc.
 
Récemment, j’ai eu l’occasion de jaser avec Jacques Lemaire, qui travaillera pour les Devils du New Jersey au cours de la prochaine saison.
POINT DE VUE INTÉRESSANT
L’ex-entraîneur suit l’actualité de très près, il est toujours très sensible aux changements qu’on tente d’apporter au hockey moderne et il a toujours un point de vue intéressant sur les sujets débattus par les intervenants.
 
D’ailleurs, je me suis toujours posé la question. Pourquoi la ligue ne profitet- elle pas de l’expertise d’un homme de hockey comme Lemaire quand il s’agit de discuter de l’avenir du hockey ?
 
« Ce qui me dérange, me dit-il, c’est qu’on cherche des solutions, mais qu’on revient toujours à la case départ. La semaine dernière, ils parlaient de la possibilité d’empêcher l’équipe écoulant le temps en infériorité numérique de dégager jusqu’à l’autre bout de la patinoire? Je ne comprends pas. On fait ça depuis que le hockey existe. Peut-on trouver une autre solution ? »
 
Lemaire, comme joueur, était un spécialiste dans l’art d’écouler le temps quand son équipe avait un joueur en moins.
Comme entraîneur, il a mis au point des stratégies pour limiter les dégâts et les résultats ont été spectaculaires. Par contre, je ne suis pas tout à fait en désaccord avec la perspective d’empêcher une équipe de dégager son territoire.
Depuis toujours, on refuse à une équipe le droit de dégager son territoire quand elle évolue à forces égales.
 
Cependant, dès qu’une équipe voit un de ses joueurs commettre une faute, on lui accorde un privilège, celui de pouvoir dégager son territoire parce qu’elle a un ou deux joueurs en moins.
 
« On joue ainsi depuis toujours, réplique Lemaire. Cependant, je serais plutôt d’accord si on élargissait la zone offensive. »
Quoi ?
 
« Si une équipe doit écouler le temps à court d’un homme, elle garde le droit de dégager la zone offensive en tentant de tirer à l’autre bout de la surface de jeu. Cependant, si la rondelle ne traverse pas la ligne rouge du centre, l’équipe en attaque pourra poursuivre son élan sans égard à la ligne bleue.
 
« En d’autres termes, si la rondelle ne dépasse pas la ligne rouge, le joueur de l’équipe en attaque prend possession du disque et cette équipe peut garder un ou deux joueurs près du filet sans s’inquiéter d’un arrêt de jeu. »
Intéressant.
« Je ne suis cependant pas en désaccord avec la suggestion que le joueur devrait passer deux minutes au complet au banc des pénalités. C’est un système qu’on a déjà utilisé et je me demande encore pourquoi on l’a aboli. »
 
À CAUSE DU CANADIEN
 
Parce qu’une équipe comme le Canadien, alors qu’elle dominait outrageusement la Ligue nationale dans les années 1950, marquait des buts à profusion.
Si on veut améliorer l’attaque, peut-être est-ce la solution, qui sait ?
Par contre, qu’on cesse de se tourner du côté des gardiens. On étudie encore la possibilité de modifier leur équipement, ce qui est absolument ridicule.
Les joueurs évoluent maintenant avec des bâtons ultralégers et ils frappent la rondelle avec encore plus de vélocité, et on veut amenuiser l’équipement des gardiens. C’est un non-sens.
 
SHANAHAN S’IMPOSE
 
J’aime bien Shanahan, je pense qu’il va rallier bien des gens à sa cause. Il vient à peine de raccrocher et, pendant le lock-out, il avait créé un comité pour étudier les règlements du hockey professionnel et trouver des moyens pour améliorer le spectacle.
 
Depuis sa nomination comme préfet de discipline, mais surtout dans son rôle de vice-président hockey, il n’a pas tardé à s’imposer.
Il a plusieurs idées, mais saura-t-il convaincre les directeurs généraux ? Ça, c’est une autre histoire.
Par contre, il a bonne réputation et on se fie à son jugement. En cours de route, son plus grand défi sera de convaincre les vieux routiers, les directeurs généraux qui n’aiment pas les changements, ceux qui veulent que le hockey garde ses traditions.
 
Dans le dossier des commotions cérébrales, pourra-t-il appliquer le règlement 48 comme il l’entend ?
Je crois que oui. Il vient d’instaurer une nouvelle méthode de gestion en affirmant que, dorénavant, quand une suspension sera imposée à un joueur, il expliquera sa décision en montrant les séquences de l’incident tout en commentant le geste posé par le joueur fautif.
C’est déjà ça.
* * * * * * *
La fusillade perd des alliés
 
Les directeurs généraux de la Ligue nationale sont bien conscients que les amateurs adorent le concept.
Ils aiment la fusillade.
Par contre, les dirigeants sont de moins en moins entichés par ce règlement. Depuis quelques années, ils soutiennent qu’une période de quatre minutes à quatre contre quatre suivie d’une période de trois minutes à trois contre trois serait plus justifiée pour déterminer un gagnant.
 
Ils ajoutent que les amateurs seraient mieux servis si les meilleurs effectifs des deux équipes brisaient une égalité et que le jeu serait plus spectaculaire que la fusillade.
Ça se défend.
J’avoue que j’aimerais bien voir Mike Cammelleri, P.K. Subban et Eric Cole affronter Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Kristopher Letang à trois contre trois, après la période de surtemps à quatre contre quatre. Je ne déteste pas la fusillade, mais je préfère regarder les meilleurs joueurs se livrer une belle lutte pour la victoire.
 
LES PRIX AUGMENTENT
Les Panthers de la Floride ont sorti de gros sous cet été pour, dans un premier temps, respecter le « plancher » salarial et pour, dans un deuxième temps, relancer le hockey dans le sud de la Floride. Mais, il fallait bien que la facture salée se retrouve entre les mains des consommateurs.
 
Dans les quotidiens de la Floride, les détenteurs d’abonnements saisonniers, ceux qui occupent les sièges situés derrière le banc des deux formations, ont fait connaître leur mécontentement.
Imaginez que pour 5 000 $ vous pouviez obtenir deux billets pour toute la saison. Des places de choix, il faut bien l’admettre.
Or, pour la saison 2012-2013, ces abonnés ont reçu une lettre les invitant à se prévaloir de leur premier choix de refus sur une nouvelle formule.
 
Les sections derrière les bancs des deux équipes seront, à partir de l’an prochain, réservées à un club sélect de consommateurs.
Ce sera un club privilégié où l’on servira boisson et nourriture. Les amateurs auront également droit à une section privée sous les gradins. Bref, le grand luxe.
Il y a toutefois un prix à payer.
Quelque chose comme 20 000 $ par billet.
 
Pour cette somme, le consommateur aura également accès à tous les événements qui seront présentés au domicile des Panthers, les concerts rock, les spectacles sur glace...
Faites le calcul. Au lieu de 5 000 $, ce sera 40 000 $. Est-il besoin de préciser que ça crie à l’injustice.
On leur a tout de même offert, pour 5 000 $, des abonnements saisonniers, mais dans des sections beaucoup moins attrayantes…