jeudi 9 juin 2011

Un remplaçant

http://fr.canoe.ca/sports/chroniques/yvonpedneault/archives/2011/06/20110608-235337.html



L’idée n’est pas bête.

À «Hockey Night in Canada», lundi dernier, après la mise en échec d’Aaron Rome à l’endroit de Nathan Horton, on se posait une question : l’équipe qui perd un joueur, dans ce cas-ci, Horton, ne devrait-elle pas avoir la possibilité de le remplacer sur-le-champ par un patineur auxiliaire?
Et pourquoi pas?
Lundi soir, dans le troisième match de la série entre les Canucks et les Bruins, Horton a quitté la patinoire sur une civière. Il ne participera plus à un autre match de la série finale. L’incident est survenu à mi-chemin ou presque en première période. Les Bruins ont bénéficié d’une supériorité numérique de cinq minutes. Rome a été chassé du match et suspendu pour quatre rencontres.
Cependant, pendant tout le match, les Bruins ont été privés d’un patineur. Et un excellent joueur par surcroît.
Le débat était le suivant : pourquoi les Bruins n’auraient-ils pas le droit de remplacer Horton, blessé par un rival, le geste contrevenant au règlement 48? Il ne s’agit pas ici d’une blessure par malchance.
Tyler Seguin aurait pu remplacer Horton, puisqu’il n’était pas en uniforme.
C’est une idée intéressante. Évidemment, on peut toujours s’opposer au fait que ce sont les risques de la compétition. Qu’un joueur peut se blesser en donnant violemment contre la rampe, ou encore, en perdant l’équilibre.
Par contre, Nathan Horton n’a pas subi une commotion cérébrale, parce qu’il a fait une mauvaise chute ou encore, parce qu’il a donné tête première contre la rampe. Non. Il a été frappé par un joueur qui savait très bien ce qu'il faisait.
Jusqu’à maintenant, les directeurs généraux n’ont pas effleuré le sujet. Il y a sans doute eu quelques discussions en coulisses, mais rien de concret n’a transpiré des pourparlers. Je ne suis pas contre l’idée d’utiliser un joueur auxiliaire si un athlète doit quitter après avoir été blessé par un adversaire ne respectant pas les règles du jeu.
Les politiciens, toujours
C’est vrai que le maire Régis Labeaume peut toujours entreprendre la construction de son amphithéâtre.
C’est vrai que le gouvernement provincial maintient sa promesse de fournir 200 millions $ pour le projet du maire de la ville de Québec. Mais quand Labeaume soutient qu’il y a certaines personnes qui veulent stopper l’élan de Québec, il faut bien comprendre le sens de ses propos.
Il a signé une entente en bonne et due forme avec Quebecor Media au terme d’une négociation de plusieurs semaines, alors que cinq intervenants cherchaient à obtenir la gestion de l’amphithéâtre.
On lui remet cette entente sur le nez en soulignant qu’il n’a pas respecté les règles du jeu.
J’ose croire que le maire de Québec a signé un document avec Quebecor Media dans les meilleurs intérêts de la ville. Qu’il a jugé, avec ses collaborateurs, que la meilleure offre était celle de Quebecor Media et non celle de Bell, entre autres.
Il a aussi tenu en considération que Quebecor Media offrait de belles perspectives au niveau de la présentation de spectacles, de la télé et TVA Sports, et surtout que Quebecor Media entretenait d’excellentes relations avec les autorités de la Ligue nationale.
C’est l’intégrité du maire qui est mise en doute. Et quand le premier ministre Jean Charest remet l’adoption d’une loi à l’automne, il fait carrément un pied-de-nez à un associé.
Dans le cas de Quebecor Media, peut-on blâmer Pierre Karl Péladeau d’exprimer sa profonde déception, parce que son modèle d’affaires avait été applaudi par le maire et les principaux intervenants dans le dossier?
Quebecor Media va poursuivre sa mission mais pour le moment, elle ne peut pas accentuer les démarches auprès de la Ligue nationale, puisque le dossier de l’amphithéâtre et le contrat de gestion sont au cœur du litige.
Pour ramener le hockey de la Ligue nationale à Québec, ce n’est sûrement pas le processus à suivre.