Denis Poissant
05/01/2011 01h01 - Mise à jour 05/01/2011 07h58
© Agence QMI
On se rappellera longtemps de l’arrivée du jeune P.K. Subban avec le Canadien lors de la série contre les Penguins au printemps dernier. Confiant et bombant le torse, il n’a reculé devant personne et permis à son équipe de renverser les champions de la coupe Stanley.
Les Penguins ont avalé la pilule de travers. Mais cette saison, ils pètent le feu sous l’impulsion de Sidney Crosby qui s’affirme comme le meilleur joueur au monde, en ce moment.
Subban, lui, apprend à la dure le métier de joueur de hockey professionnel.
Le vent peut changer de bord rapidement dans le sport professionnel.
Et c’est justement avec cette idée en tête que Subban garde le moral, malgré une première moitié de saison en dents de scie.
«Je crois avoir gagné en maturité. Peut-être certaines personnes pourraient penser que j’ai moins de confiance, mais ce n’est pas le cas du tout, car j’ai toujours la même attitude», dit-il.
La même qui l’a si bien servi contre les Penguins...
«Ce sera un excellent test pour notre équipe, j’ai très hâte de rivaliser avec eux, dit-il, les yeux ronds. Les Penguins ont l’équipe la plus hot du circuit en ce moment. Et ils vont s’amener ici en ayant en tête leur défaite contre nous en séries lors du printemps dernier. Ils voudront lancer un message, j’en suis persuadé.»
Parcours cahoteux
Subban aussi, sûrement. Le défenseur a connu une première moitié de saison mouvementée, c’est le moins qu’on puisse dire.
Il s’est pogné avec le capitaine des Flyers Mike Richards, qui se plaignait du comportement frondeur de la recrue.
L’histoire a fait le tour de la LNH. Subban était devenu le talk of the town.
«À un certain moment, j’avais l’impression que toutes les caméras étaient braquées sur moi, même quand je me rendais à la salle de bains», image-t-il en riant.
Subban a aussi donné des sueurs froides au personnel d’entraîneurs avec sa propension à se lancer à l’attaque sans retenue.
On l’a envoyé «réfléchir» un bout de temps sur la passerelle.
Puis, Subban s’est disputé à quelques reprises avec ses coéquipiers à l’entraînement...
Le jeune en a dedans ! Maintenant, il doit apprendre à canaliser ses énergies au moment opportun.
L’exemple de Price
«Je n’ai jamais pensé que ce serait facile, même si cela s’était bien déroulé durant les séries, dit Subban. Je savais que mon apprentissage allait se poursuivre et que des épisodes plus difficiles m’attendraient.»
Ces derniers temps, il s’est inspiré du cheminement de Carey Price.
«Il a connu du succès dès son arrivée dans la LNH, avant de connaître des difficultés. Maintenant, à mon sens, il est le meilleur gardien du circuit. Personne n’a mieux joué que lui, et je le dis parce qu’aucun joueur n’avait autant de pression.
«C’est la même chose pour des gars comme Michael Cammalleri, Tomas Plekanec ou Scott Gomez. Ils ont tous dû emprunter une route difficile à un moment de leur carrière. Alors, au lieu de m’apitoyer sur mon sort, j’ai choisi d’aborder ma situation d’un point de vue positif.» La plus grande leçon apprise par Subban est l’importance du travail acharné.
«Dès que tu sens que tu es dans une zone de confort, les troubles commencent.
C’est alors que tu vas te retrouver dans le pétrin pour une dizaine de matchs. Pour être constant à ce niveau, tu dois aller au bout de tes limites tous les jours, sans exception.»
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