Blogues - Pierre Durocher
| Mercredi, 05 janvier 2011 09:53 | ||||||||
Le Canadien franchira le cap de la mi-saison jeudi soir lorsqu'il recevra la visite des Penguins de Pittsburgh et le constat qu'on peut faire à ce moment-ci, c'est que plus ça change, plus c'est pareil avec cette équipe, qui a le don d'enflammer ses partisans autant qu'elle peut les décevoir.
Le Tricolore est toujours aussi tributaire du rendement de son gardien de but. En d'autres mots, ainsi va Carey Price, ainsi va le Canadien. L'an passé, c'était sur les épaules de Jaroslav Halak que toute la pression reposait. C'est plate. On aimerait pouvoir écrire que les succès du CH dépendent de la production de son attaque, mais ça fait malheureusement trop longtemps que ça n'a pas été le cas à Montréal. On a encore une fois droit à une attaque de tire-pois, qui se classe au 25e rang dans la LNH avec une faible moyenne de 2,5 buts par match. Ça devient difficile de remporter des victoires lorsqu'on ne parvient pas à inscrire trois buts par rencontre. Le Canadie occupe aussi le 18e échelon pour le nombre de buts à forces égales, avec une moyenne d'un but par match. Heureusement que l'équipe excelle sur le plan des unités spéciales (1er en infériorité numérique, 10e en supériorité numérique). Les entraîneurs espèrent maintenant que les additions de David Desharnais et du défenseur à caractère offensif James Wisniewski auront pour effet de revitaliser cette attaque pour le moins anémique. Une équipe frileuse sur la route En somme, le Canadien forme une équipe moyenne, dont la confiance demeure fragile. C'est aussi une équipe frileuse sur la route (fiche de 3-9 à ses 12 derniers matchs sur des patinoires adverses) et qui pèche souvent par indiscipline quand ça chauffe trop. C'est pourquoi le Canadien se retrouve à la mi-saison exactement à la position au classement qu'on lui prédisait en septembre, soit au huitième rang. Heureusement que l'équipe fait belle figure à domicile, stimulée par l'appui de son fidèle public, sinon le poste de Jacques Martin serait probablement en péril. L'entraîneur en chef doit faire un examen de conscience. A-t-il su faire progresser les jeunes joueurs qu'on lui a confiés ? La réponse est non. Encore du suspense jusqu'à la fin Tout indique qu'encore une fois cette année, le Canadien devra se battre jusqu'à la dernière semaine du calendrier pour savoir s'il sera des séries éliminatoires. Au moins, cela a l'avantage de garder les partisans sur le qui-vive et d'entretenir le suspense. Des «fans» qui passent par toute la gamme des émotions et qui ont raison d'exprimer leur frustration présentement en raison du piètre rendement de 3-8-1 qu'affiche l'équipe depuis trois semaines. Si la tendance se maintient, le Canadien terminera la saison avec 90 ou 92 points, ce qui pourrait être insuffisant pour participer aux séries. Ne remplace pas Markov qui veut... Il faut dire que le Tricolore n'a pas été veinard. Ce n'était pas prévu dans le scénario qu'il perdrait les services de son meilleur défenseur, Andrei Markov, pour le reste de la saison. Le Russe aux genoux fragiles n'a participé qu'à sept petites parties avant de se blesser de nouveau. Un Markov en santé aurait assurément permis au Canadien d'engranger un bon nombre de points supplémentaires au classement. Son absence a entraîné une surcharge de travail pour les « vieux » Roman Hamrlik, Jaroslav Spacek et Hal Gill, surcharge qui a cependant été allégée avec l'arrivée de Wisniewski. On aurait aimé que le fougueux P.K. Subban chausse les grosses bottines de Markov, mais c'était trop demander à un défenseur recrue, même s'il est bourré de talent. P.K. n'a pas fini de faire ses classes. Il prend encore de mauvaises décisions, victime de ses élans d'enthousiasme.
Un bon nombre de déceptions S'il y a une statistique décevante chez le Canadien, c'est bien celle-ci : la formation de Jacques Martin n'a remporté aucune victoire lorsqu'elle tire de l'arrière après une ou après deux périodes de jeu. Ce n'est pas un bon signe. Ça prend du caractère pour remonter la pente et arracher des victoires en troisième période. Les attaquants les plus décevants en cette première moitié de saison ont été Scott Gomez, Andrei Kostitsyn et Benoit Pouliot, sans oublier que Michael Cammalleri et Brian Gionta n'ont pas encore retrouvé leur touche magique des dernières séries. Gomez, c'est Gomez. Il a de nouveau fait enrager les partisans en mettant deux mois et demi à se mettre en marche. J'appelle ça un tricheur. Après avoir connu un départ canon avec ses six buts au cours des neuf premières rencontres, Kostitsyn a connu de longs passages à vide, comme c'est devenu son habitude. C'est dommage parce que le ténébreux Biélorusse possède le meilleur tir chez les attaquants, en plus d'être fort comme un cheval. Quand il décide de jouer à plein régime, il peut nous en mettre plein la vue. Mais ça n'arrive pas souvent. Kostitsyn en est probablement à sa dernière saison à Montréal et regardez-le bien aller une fois qu'il se retrouvera avec une autre équipe. Il pourrait devenir le marqueur de 30 buts qu'on voyait en lui. Quant à Pouliot, il a le don d'exaspérer ses entraîneurs tellement il n'exploite pas son grand talent. Pour votre information, son dernier but remonte au 10 décembre. Le match où tout a basculé Pendant les deux premiers mois de la saison, c'est la tenue exceptionnelle de Price qui a faussé les données. Lorsque le Canadien présentait une fiche de 18-8-2 le 7 décembre, bien des gens se sont mis à parler de coupe Stanley ! Les analystes vantaient les mérites du système de jeu de Martin, alors qu'on se doutait bien que c'était avant tout la tenue du gardien qui faisait la différence entre la victoire et la défaite. Puis est arrivé ce match du 10 décembre à Détroit, où tout a basculé. Le Canadien a encaissé un revers de 4 à 2, même s'il a dominé les puissants Red Wings en troisième période.
Bizarrement, la confiance de Price s'est effritée à compter de ce soir-là. Il s'est mis à accorder quelques mauvais buts et à jouer de façon plus nonchalante par la suite, surtout lorsqu'il sort de son filet pour aller chercher la rondelle. Price ne répare plus aussi souvent les erreurs de ses défenseurs et l'adversaire le bat régulièrement sur des échappées. Une fatigue mentale et physique s'est installée chez le gardien le plus occupé (2 155 minutes jouées) dans la LNH. Il l'admet aujourd'hui. Price a été employé dans 36 des 40 premiers matchs, ce qui est un peu trop. Sa concentration fait parfois défaut. Les chiffres ne mentent pas. Au cours de ses dix dernières rencontres, il présente une fiche de 2-7-1 avec une moyenne de buts alloués de 3,56 et un taux d'arrêts de 86,9 pour cent. Ce n'est pas pour rien que Price a affiché sa mauvaise humeur devant les journalistes après la défaite de 4 à 3 subie face aux Thrashers d'Atlanta dimanche. Le meilleur, avec Plekanec Bien entendu, si Price retrouve sa confiance et son assurance devant le filet, le Canadien peut encore aspirer à terminer au premier rang du classement de sa division, donc parmi les trois premiers au classement général. Cependant, les Bruins de Boston forment, dans l'ensemble, une meilleure équipe que le Tricolore. Si Price a ses torts depuis quelques semaines, il faut reconnaître qu'il ne possède pas une grande marge de manoeuvre, l'équipe n'ayant marqué que 27 buts lors des 17 défaites qu'il a encaissées. Malgré sa récente baisse de régime, il mérite le titre de joueur par excellence du Canadien en cette première moitié de saison, sur un pied d'égalité avec le toujours vaillant Tomas Plekanec, premier marqueur de l'équipe. Price a dû composer avec une pression peu commune en début de saison et il a bien relevé le défi. Pourquoi Martin n'appréciait-il pas Lapierre ? Abordons maintenant le départ de Maxim Lapierre, survenu la veille du Jour de l'An, alors que le monde des médias fonctionnait au ralenti. J'étais déçu de le voir partir, même si cela a coïncidé avec l'arrivée de Desharnais, un jeune attaquant qui méritait d'avoir sa chance avec le gros club. Lapierre apportait une dimension différente à l'équipe. Bon patineur, il lui arrivait souvent de tomber sur les nerfs de ses rivaux avec sa grande gueule et son jeu combatif, même s'il ne jetait pratiquement jamais les gants. Lapierre avait connu de bonnes séries le printemps dernier. Cependant, on a tous constaté qu'il n'avait pas la confiance de Martin, qui lui préférait Tom Pyatt lors des situations d'infériorité numérique et qui ne voulait pas l'employer à sa position naturelle de joueur de centre. Pourquoi Martin ne l'appréciait pas ? C'est difficile à comprendre.
C'est correct. C'est son droit, sauf que je suis surpris que Gauthier ne soit pas parvenu à obtenir davantage qu'un défenseur de ligues mineures en échange de Lapierre. Pourquoi était-ce aussi urgent de l'échanger un 31 décembre ? Honnêtement, Lapierre en faisait-il moins pour le Canadien qu'un Travis Moen ou un Pyatt ? On pourrait aussi ajouter le nom du jeune Lars Eller, qui tarde à sortir de sa coquille et qui aurait peut-être besoin d'un séjour à Hamilton. Ah ! c'est vrai. Le Danois a été obtenu dans l'échange de Halak. On verra maintenant si Lapierre connaîtra, à Anaheim, un regain de vie, comme l'a fait Ryan O'Byrne au Colorado, de même que tous ces anciens joueurs du Canadien qui connaissent du succès une fois qu'ils ont quitté Montréal. Bonne chance, Maxim. Visiter la page Face Book de benhur88 "CLIQUER ICI": http://www.facebook.com/#!/profile.php?id=100000278320881 |
