Yvon Pedneault
27/01/2011 01h02
Si le match de mardi contre les Flyers de Philadelphie est une indication de ce qui attend les Canadiens au printemps, l’organisation est encore loin de ses objectifs… ou si vous préférez de ceux de Pierre Gauthier.
Le directeur général ne soulignait-il pas, en début de campagne, qu’il fallait gravir les échelons cette saison… en d’autres mots, que son équipe devait tout mettre en œuvre pour atteindre le groupe des 10 meilleures formations de la ligue.
Admettons que les blessures à Andrei Markov et Josh Gorges ont contrecarré les plans des décideurs du Centre Bell. On ne perd pas deux des piliers de l’unité défensive sans conséquence. James Wisniewski se débrouille bien, mais il ne possède pas le statut de Markov. Et Gorges a démontré de belles choses depuis son arrivée à Montréal.
On pourrait ajouter dans la colonne des points positifs les efforts deployés par Max Pacioretty. Le jeune homme n’a pas tardé à se faufiler dans le groupe des six meilleurs attaquants. Benoit Pouliot démontre plus d’intensité, cependant.
Andrei Kostitsyn n’a pas changé. Il est demeuré Andrei Kostitsyn, bien que son rendement au cours des derniers matchs, surtout après son entretien avec Jacques Martin, s’améliore.
Les vétérans
Cependant, le problème se situe au niveau des vétérans de l’équipe.
Peuvent-ils rivaliser avec les meilleurs des autres formations de l’Est.
Contre Carter, Brière, Giroux et Richards? Non.
Contre Ovechkin, Backstrom, Semin? Non.
Contre Crosby, Malkin et…? Non.
Contre St-Louis, Stamkos… et…? Non.
Contre Bergeron, Horton, Lucic, Krejci…? Pas vraiment.
Le Tricolore a disputé 50 matchs jusqu’à maintenant, parvenant à garder le cap vers le tournoi printanier tout en démontrant beaucoup d’énergie. Il a gagné des points précieux au cours des mois d’octobre et novembre, sans oublier le mois de janvier. Il y a eu de belles surprises en cours de route, notamment Mathieu Darche, qui a marqué plus de buts que Scott Gomez jusqu’ici.
Et, à la lumière des résultats, on ne doute plus maintenant que l’avenir passe par Carey Price et P.K. Subban. Le plus important défi pour l’organisation sera de bien encadrer les jeunes joueurs tout en composant avec les caprices du plafond salarial et les erreurs commises par les décideurs des dernières années au niveau du recrutement des effectifs.
Les Flyers ont mis peu de temps à sortir du marasme dans lequel ils étaient empêtrés.
Quelques transactions majeures et l’embauche de joueurs autonomes ont permis d’encadrer des jeunes comme Richards et Carter. Gauthier et son groupe en sont là, mais avec un problème majeur : les vétérans monopolisent une somme colossale sur la masse salariale, une somme d’argent qui ne correspond pas du tout à leur valeur sur le marché.
Le bon personnel
Pour l’instant, Gauthier doit s’assurer qu’il a le bon personnel pour compétitionner avec les meilleures formations de l’association de l’Est.
Présentement, il est important pour Gauthier de colmater les brèches. Il y a lieu de croire qu’il apportera des changements d’ici la date limite pour compléter des transactions. Il l’a fait l’an passé avec Dominic Moore mais là, il faut plus.
La compétition sera aussi intense que la saison dernière.
On peut toujours se livrer au même exercice qu’il y a 10 mois et sauter aux conclusions : les Canadiens n’ont pas les effectifs pour rivaliser avec une formation super puissante en attaque. On ne voit pas aucun point de référence permettant de croire que le Tricolore possède des chances d’atteindre la finale de l’association de l’Est.
À moins que Carey Price…
Vous aviez applaudi le scénario composé par Jaroslav Halak, n’est-ce pas?
Pourquoi Price n’écrirait-il pas un scénario aussi spectaculaire?
C’est toujours possible.
Sauf qu’un directeur général ne peut pas s’arrêter à une évaluation faussée par les miracles réalisés par un gardien. Parce que les miracles ne se produisent pas à tous les jours.
Les ressources
Donc, on peut toujours s’imaginer que les Canadiens ont les ressources pour défier les formations les mieux nanties, mais jusqu’à quel point. Par exemple, et même si les rivaux de la première ronde du printemps dernier ne cassent rien depuis le début de la saison, ils auront un mal fou à jouer le même tour aux
Capitals de Washington. Sûrement pas avec une défense qui ne rajeunit pas malgré l’arrivée de Subban et la présence de Yannick Weber. Roman Hamrlik, Jaroslav Spacek et Hal Gill auront-ils suffisamment d’essence dans le réservoir?
Il est permis d’en douter.
Pierre Gauthier visite bien des amphithéâtres de la Ligue nationale depuis quelques semaines. Dimanche, il était au New Jersey en compagnie d’un recruteur de l’organisation.
Jason Arnott, des Devils, est un candidat intéressant.
Gabarit imposant, voilà ce que le Tricolore convoite dans l’espoir d’améliorer son attaque. Stephen Weiss, qui a également évolué sous les ordres de Jacques Martin en Floride, sera disponible d’ici le 28 février, mais pourrait-il résoudre un problème en attaque? Pas certain.
Cette trêve occasionnée par le match des étoiles fournit aux directeurs généraux la possibilité de réévaluer les effectifs. Il ne reste plus que 32 matchs au calendrier. On a depuis quelques semaines identifié les besoins de l’équipe : un attaquant imposant et un défenseur expérimenté.
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