http://blogues.cyberpresse.ca/gagnon/2011/01/04/canadien-des-grands-honneurs-au-deshonneur/
Nous voici à la mi-saison ou presque. Déjà! C’est le temps du bilan. Un bilan en deux temps.
Le 8 décembre dernier, au lendemain d’une victoire facile de 4-1 aux dépens des Sénateurs d’Ottawa, le Canadien affichait un dossier de 18 victoires et 10 revers seulement, dont deux encaissés en prolongation.
À l’image du Canadien et de sa saison.
Je vous propose ici le texte publié dans la grosse Presse de ce matin et les notes que je me permets d’accorder aux joueurs. À vous de les consulter, de les accepter, de les contester et d’y aller avec vos propres notes…
Est-ce que je vous ai souhaité bonne année…
Carey Price affichait 17 victoires en 26 départs. Soit trois gains de plus qu’au cours de sa saison entière en 2009-2010.
Après une saison de misère de 13 victoires, 20 revers et cinq autres défaites en prolongation ou fusillade, on accordait déjà à Price des chances de soulever le trophée Vézina et le Bill Masterton remis annuellement au joueur ayant complété le plus beau retour.
Fort de ses 38 points au classement, le Canadien se préparait à croiser les Red Wings à Detroit. Certains parlaient alors d’un avant-goût de la prochaine finale de la coupe Stanley.
Rien de moins!
Moins d’un mois plus tard, après une séquence noire de neuf revers (un en prolongation) à ses 12 derniers matchs, on parle maintenant autant des chances du Tricolore de rater les séries que d’y accéder.
On est loin de la coupe Stanley!
L’attaque redoutable d’hier est maintenant trop petite et incapable de jouer sur la route. La défensive hermétique des deux premiers mois de la saison est maintenant poreuse, vieillissante, vulnérable.
Génie hier, Jacques Martin est redevenu l’entraîneur éteignoir responsable de tous les maux qui minent son équipe.
Carey Price qui avait fait oublier Jaroslav Halak vient de connaître quelques vilaines sorties. Et voilà que les bourreaux de Price l’an dernier, des bourreaux devenus disciples cet automne, virent capot une fois encore et ressortent le fantôme du gardien slovaque.
Il serait bien, avant de ressortir les panneaux «Halak» de regarder les faits saillants de la défaite de 4-2 encaissée dimanche par les Blues aux dépens des Stars de Dallas. Car dans ce revers, Halak s’est montré plus généreux encore que Price face aux Thrashers d’Atlanta. C’est bien pour dire…
Bienvenue dans la réalité du Canadien de Montréal où au rythme d’une blessure, d’une défaite ou d’une pleine lune, le Tricolore passe de candidat aux grands honneurs, à candidat au déshonneur.
Le Canadien du 4 janvier 2011, de l’équipe qui atteindra sa mi-saison jeudi alors que les Penguins de Pittsburgh, est-il si différent du club qui accumulait les victoires en début d’année?
Non!
Il est même meilleur si l’on considère l’apport de James Wisniewski en attaque massive, en expérience et en combativité.
Comment alors expliquer pareille glissade?
Parce que le Canadien demeure un club fragile dont les succès fluctuent au rythme des fluctuations de ses meilleurs éléments.
Et l’ennui majeur pour le Canadien et ses partisans est que les performances de ses meilleurs éléments fluctuent beaucoup et que l’équipe est rarement au même diapason.
Quand Carey Price ou l’attaque massive fonctionnent, ils arrivent à donner au
Canadien des victoires malgré le fait qu’il avance avec deux trios qui fonctionnent sur quatre, avec deux défenseurs qui jouent bien sur six.
Mais quand Price est à court de miracles ou que les unités spéciales deviennent ordinaires, le moteur cale, le Canadien perd.
Inquiétant?
Oui, bien sûr. Mais ce le serait davantage si le Canadien ne nous avait pas habitués à ces fluctuations qui donnent le vertige.
L’an dernier avant la pause olympique, le Canadien a encaissé deux revers coup sur coup aux mains des Flyers de Philadelphie. Personne, ou si peu, ne croyait aux chances du Tricolore de se rendre en séries.
On connaît la suite…
L’an dernier, Scott Gomez a amorcé la saison avec deux buts et 11 points en 22 rencontres. Ça ruait dans les brancards. Il a raté quatre matchs en raison d’une blessure et a rappliqué avec une séquence de 10 buts et 39 points en 42 matchs.
Que fait-il cette année? Il affiche un but et 12 points à ses 10 derniers matchs.
Une séquence qui a suivi une pause salutaire de deux rencontres qui a mis un terme à un début de saison terne de neuf bien petits points en 28 parties.
Michael Cammalleri suit le même parcours que l’an dernier. Est-il besoin de vous rappeler qu’il n’avait que deux passes à ses neuf derniers matchs de la saison régulière avec d’exploser avec 13 buts – un sommet dans la LNH – et 19 points en séries? Mais bon! S’il tient à garder l’explosion pour les séries, il pourrait faire sauter un pétard ou deux de temps en temps…
Andrei Kostityn? On est prêt à le canoniser une journée, à l’excommunier le lendemain. Mais il donne ce qu’il a toujours donné. Deux buts 10 points à ses 25 premiers matchs l’an dernier. Suivi de 10 buts et 15 points en 16 matchs, suivi de 3 buts et 8 points à ses 19 points.
Méchantes dents de scie…
Après avoir marqué 6 buts et récolté 10 points à ses 9 premiers matchs, il s’est contenté de 4 buts et 13 points à ses 30 derniers matchs…
Le Canadien du 4 janvier ressemble à celui du 7 octobre dernier, à celui qui a surpris la LNH et fait vibrer le Centre Bell le printemps dernier, à celui qui était presque évincé des séries dès février. Un club imprévisible difficile à aimer, facile à détester. Mais un club qui nous gardera en haleine jusqu’à la toute fin. C’est au moins ça de gagné…
Voici les notes :
Les notes sont plus sévères selon les attentes reliées aux joueurs évalués.
Carey Price : 80 % – Ses récentes performances ordinaires ne peuvent effacer ses performances en début de saison et le fait qu’il est encore l’auteur d’un des plus beaux retours dans la LNH…
Alex Auld : 70 % – il a deux victoires et deux revers. Mais s’il était plus solide peut-être que Jacques Martin pourrait éviter de surutiliser Carey Price.
Tomas Plekanec : 85 % – Meilleur joueur du Canadien l’an dernier, meilleur joueur du Canadien encore cette année. Les succès du Canadien et des joueurs offensifs du Tricolore passent par lui.
Michael Cammalleri : 55 % – Il marque en vagues. Mais avec un seul match de deux buts, une séquence de 1 but en 14 parties et le fait qu’il ne revendique que 12 buts, il est serait temps de surfer au lieu de se faire noyer dans la vague…
Andrei Kostitsyn : 55 % – Il mène pour les mises en échec et les plus, mais il n’en donne vraiment pas assez. Vraiment pas. Du gros gaspillage…
Scott Gomez : 55 % – S’il jouait toujours comme il l’a fait à ses 10 derniers matchs, on ne lui reprocherait pas son salaire et le fait qu’il semble se trainer les savates…
Brian Gionta : 75 % – Sa production est insuffisante, mais l’effort et le leadership sont là. Toujours. Il est dans une classe à part chez le Canadien dans ces deux catégories…
Max Pacioretty : 70 % – il est clair qu’il apporte vitesse et présence physique au sein de son trio. Mais il est clair qu’il a encore des croutes à manger pour s’inscrire à la feuille de pointage comme il le faisait à Hamilton…
Benoit Pouliot : 55 % – Si seulement il avait confiance en ses moyens…
Mathieu Darche : 60 % – Mérite une note parfaite pour l’effort, mais n’obtient pas la note de passage pour sa capacité de compléter les jeux. Il pourrait avoir 10 ou 12 buts déjà à sa fiche si la rondelle roulait de son bord un peu… Ou s’il avait de meilleures mains.
Jeff Halpern : 65 % – est efficace au cercle des mises en jeu, mais exception fait d’une belle séquence de quelques matchs, ne contribue pas assez à l’attaque. Ses ennuis en matière de vitesse n’iront qu’en s’accentuant…
Travis Moen : 50 % – Plus gros joueur du Canadien, Canadien le moins visible…
Tom Pyatt : 50 % – sa seule utilité jusqu’à maintenant est son travail en désavantage numérique. Et comme le Canadien est premier dans la LNH, on ne peut tout lui reprocher. Mais pas question de lui donner la note de passage…
Lars Eller : 55 % – un beau projet. Plein de talent, de vitesse et bon manieur de rondelle. Bon en défensive, mais rien ne se crée en attaque. Peut-être faudrait-il lui permettre de peaufiner son travail dans la Ligue américaine.
David Desharnais : impossible de le noter après un match. Espérons qu’on lui donnera l’occasion de se faire valoir pour qu’on puisse l’évaluer une fois pour toutes…
Roman Hamrlik : 80 % – Il n’est plus jeune, jeune et il pompe l’huile certains soirs. Mais demeure le meilleur défenseur du Canadien et c’est lui qui affronte les meilleurs attaquants adverses. Pas toujours évident.
Jaroslav Spacek : 70 % – Lamentable en début de saison, il s’est repris ensuite.
Ce n’est pas de sa faute s’il est obligé de se taper le plus gros de la job avec
Hamrlik. L’arrivée de Wisniewski et son retour à gauche l’aideront énormément.
James Wisniewski : 90 % – Excellent départ. On verra ce que ça donnera, mais il apporte un tir de qualité de la pointe, prendra du temps d’utilisation accru ce qui aidera Hamrlik et Spacek et apporte de la robustesse. Belle acquisition.
P.K. Subban : 70 % : mérite un 90 % pour sa popularité et son côté spectaculaire, mais un 50 % pour sa façon de jouer. Ce qui est normal, il commence. La moyenne des deux donne 70 %…
Josh Gorges : 85 % – se donne corps et âme à la cause de son équipe et de son partenaire de travail. Talent limité, courage illimité. Un pilier en défensive.
Hal Gill : 65 % – On ne peut pas faire du cristal avec de la cruche. Donne tout ce qu’il a à donner, ce qui est peu. Mais est solide en désavantage numérique…
Yannick Weber : 65 % – le jury délibère toujours…
Alexandre Picard : 60 % – On ne peut rien lui reprocher, mais on ne peut lui donner d’étoile non plus. Un bon défenseur de soutien. Mais une fois tous les défenseurs en santé, pourrait se retrouver sur la galerie de presse…
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