dimanche 5 décembre 2010

Labeaume: la LNH fait un «gros» pas

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/vers-un-nouveau-colisee/201012/04/01-4349322-labeaume-la-lnh-fait-un-gros-pas.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_hockey_194509_section_POS1


Samuel Auger
Le Soleil


(Québec) Les propos tenus cette semaine par le numéro deux de la Ligue nationale de hockey (LNH), Bill Daly, évoquant un possible déménagement des Thrashers d'Atlanta, sont lourds de sens, estime le maire de Québec, Régis Labeaume.
«Nous devrons analyser les perspectives à long terme de cette franchise et, si nous déterminons qu'elle ne peut pas y arriver à cet endroit, qu'elle ne peut pas remporter de succès à cet endroit, alors il faudra faire quelque chose», a affirmé Bill Daly au sujet des Thrashers, qui figurent au 28e rang sur 30 équipes de la LNH pour les ventes de billets. L'adjoint au commissaire a tenu ce discours à l'émission Illegal Curve de la station radiophonique Sports Radio 1290 de Winnipeg.

En lisant ces déclarations, Régis Labeaume y a vu un énorme pas de la LNH dans l'optique d'un transfert d'une franchise. «Ça se précipite depuis quelques jours. Honnêtement, ce que M. Daly a dit, nous, on le savait. On en avait déjà discuté. [...] Honnêtement, c'est gros ce qu'il a dit. Vous avez pas idée de comment c'est gros ce qu'il a dit», a souligné le maire Labeaume, hier, en marge de sa rencontre avec le père Noël à l'hôtel de ville de Québec. M. Labeaume a d'ailleurs profité de cette occasion pour énoncer ses demandes envers le célèbre barbu en rouge et blanc : il désire retrouver sous le sapin un iPad... ou un amphithéâtre. «Le gouvernement du Québec a dit oui au père Noël, le gouvernement fédéral n'a pas encore répondu au père Noël... et la Ville de Québec a répondu au père Noël. Et là, il manque un partenaire du privé qui, j'espère, pourra répondre au père Noël», a-t-il illustré.

Pas un hasard

Toujours confiant de parvenir à boucler le financement d'un amphithéâtre à Québec d'ici sa date butoir du 31 décembre, le maire de la capitale a estimé que la sortie publique de Bill Daly n'avait rien d'un écart médiatique.

«Vous savez, le langage de la Ligue nationale de hockey, c'est un langage assez hermétique. Ces gens-là s'échappent rarement. Je les connais, j'ai eu affaire avec eux autres. Ce sont de très grands professionnels, des hommes d'affaires accomplis, ce sont des financiers. Je serais très étonné qu'ils se soient échappés! Alors, ce qu'il a dit hier, et surtout sur les ondes de la radio de Winnipeg, on sait que ça a un sens tout ça, c'est gros.»

Le maire s'est dit surpris par le fait que le commissaire adjoint se mouille de la sorte, mais il n'a pas été étonné une seule seconde par la teneur des propos. Car cette ouverture de la LNH, il l'avait déjà entendue lors de sa rencontre à New York avec le commissaire de la Ligue, Gary Bettman.

«Ce qu'ils ont dit publiquement, c'est ce qu'ils avaient dit privément. Ça se vérifie chaque fois. Ça inspire confiance.»

Des confidences de la sorte en provenance de la Ligue nationale de hockey, il en a reçu plusieurs. Des indications qu'il n'entend pas révéler publiquement, arguant qu'il s'agit là du rôle de la LNH. «Il faut être discret. Ce n'est pas à moi à parler, ce n'est pas moi qui gère la Ligue nationale. Souvenez-vous de M. Balsillie [Jim Balsillie, qui a tenté sans succès de déménager les Coyotes de Phoenix à Hamilton]. Il a dit ce qu'il pensait et ce qu'il voulait et il ne se préoccupait pas de la Ligue nationale. Moi, je pense que ça a été une très grande erreur.»

La main tendue au fédéral

Le maire de Québec, Régis Labeaume, a réitéré samedi son offre de financement d'un nouvel amphithéâtre, une perche lancée au gouvernement fédéral qui verrait la contribution de la Ville de Québec passer de 10 à 33%. Les gouvernements provincial et fédéral se partageraient les deux tiers de la facture, une séparation des coûts identique à celle des projets d'infrastructures routières.

«Ce qu'on dit au fédéral, c'est: "Prenez le même modèle, ne sortez pas des sentiers battus." Et nous, un tiers, un tiers, un tiers, on embarque là-dedans. La Ville est capable de supporter ça, avec du privé. Au moment où on se parle, je peux vous dire qu'on est prêt à le faire. S'il nous disait: "On aimerait mieux fonctionner avec nos modèles habituels", on serait prêt. C'est le pas qu'on a fait hier [vendredi].»
Même si elle met de l'avant une nouvelle base de négociation, la Ville de Québec n'entend pas repousser la date butoir du 31 décembre pour terminer d'attacher les ficelles du financement d'un amphithéâtre. «La date butoir, je n'ai pas le goût de la repousser. Mais entre vous et moi, on est des grands garçons. Si on s'aperçoit que ça prend quelques jours de plus, on va les prendre. Mais on est juste le 4 décembre. J'ai vraiment le goût de me dire que c'est le 31 décembre et qu'on va y arriver. Mais ce n'est pas quelques jours de plus qui vont faire la différence. Honnêtement, moi, je pense que c'est encore possible pour le 31 décembre. Je suis très sérieux.»

benhur88