dimanche 5 décembre 2010

Atlanta: peine perdue

http://fr.canoe.ca/sports/chroniques/yvonpedneault/archives/2010/12/20101203-185624.html



 MONTRÉAL - Bill Daly n’y va pas d’un ultimatum. Le bras droit du commissaire Gary Bettman dit simplement la vérité sur la ville d’Atlanta.

 
«Je me demande si c’est une ville de sports.»
 
Façon très polie de dire que les Thrashers évoluent dans une communauté qui n’a aucune affinité avec le hockey.

De là à dire qu'Atlanta n’est pas une ville de sports... On n’a qu’à consulter les résultats des Braves jouant devant un public fidèle et les Falcons se débrouillant pas mal bien dans le Georgia Dome, donc il est injuste de dire que ce n’est pas une ville de sports. Cependant, pour avoir visité Atlanta en plusieurs occasions, Daly a raison quand il stipule que le Philips Arena n’est pas situé au bon endroit.

L’amphithéâtre appartient à un complexe réunissant entre autres le réseau de télévision CNN. Pendant les heures de travail, c’est une véritable ville à l’intérieur d’une autre ville. Mais quand on ferme les bureaux, on a l’impression qu’il ne se passe plus rien au centre-ville d’Atlanta.
 
Habituellement, un homme aussi important que Daly ne tient pas de tels propos à l’endroit d’une concession. Le commissaire et son bras droit chercheront plutôt à vanter les attraits de l'endroit, ils clameront qu’ils ont bon espoir que les amateurs reviendront à l’amphithéâtre d’autant plus que les Thrashers constituent l’une des belles surprises de la saison.

Mais, Daly est allé loin.

Dans ses propos, il faut lire les inquiétudes qu’entretient la Ligue nationale sur l’avenir du hockey dans l’état de la Georgie. Ça fait maintenant deux fois qu’on tente d’implanter une concession dans cette ville et ça fait deux fois qu’on vit la même situation.

En d’autres mots, les gens n’ont aucun intérêt pour le hockey. Aucun.

Alors, pourquoi persister?
Il y a aussi cette bataille que se livrent un actionnaire et un groupe pour le contrôle des opérations de l’entreprise. Il y a eu un procès, il y a d’autres poursuites, bref c’est le désordre le plus complet.
 
Un véritable boulet à la cheville de la Ligue nationale. Donc, si Daly tient de tels propos, c’est qu’à l’intérieur du bureau des gouverneurs on a sûrement discuté de la situation et on cherche des solutions. L’une des plus attrayantes, on le devinera, c’est le transfert de l’organisation dans une autre ville.
 
Il y a plusieurs années, les Flames d’Atlanta avaient élu pignon sur rue à Calgary et depuis ce temps, cette concession est l’une des plus florissantes de la ligue. Le transfert des Flames dans une autre ville canadienne, Québec ou Winnipeg, pourrait connaître le même scénario que celui de Calgary.
 
Les Thrashers ont repêché de bons jeunes joueurs au cours des dernières années, notamment Zac Bogosian et Evander Kane. Ils misent un solide gardien, Ondrej Pavelec. Il s’agit d’une organisation qui a amélioré ses effectifs avec les acquisitions de Dustin Byfuglien et Andrew Ladd. Bref, cette équipe offre des perspectives d’avenir fort intéressantes.

Daly a-t-il profité de l’occasion qui lui était offerte pour préparer le terrain en prévision d’un transfert possible?

Il y a sûrement une raison pour aller si loin.
 
Il y a toujours le dossier des Coyotes de Phoenix qui n’est pas complété bien qu’on entende différentes versions. Certains intervenants stipulent qu’on est encore loin d’une entente alors que d’autres croient que le contrat entre la ville de Glendale et l’entrepreneur Hulsizer n’est qu’une question de formalité.
 
Dans le cas de Coyotes, Bettman a mentionné que le 31 décembre était la date butoir. Si la ville de Glendale ne peut pas en venir à un accord avec un acheteur potentiel, la Ligue nationale reprendra le plein contrôle de la situation et, par conséquent, verra à la vente de l’équipe et, du même coup, à son transfert.
Dans tous les scénarios qu’on peut envisager, il y a des solutions et Bettman se frotte les mains.
 
Winnipeg est une alternative avec son amphithéâtre et la famille Thompson dans le décor.
 
Québec est une alternative avec la possibilité d’évoluer au Colisée en attendant la construction d’un nouvel amphithéâtre, un projet qui deviendra une réalité dans quelques semaines.

Si la Ligue nationale n’avait pas des solutions de rechange, Bill Daly aurait été très prudent dans ses propos. Mais pourquoi cacher que la situation à Atlanta est précaire et que le transfert des Thrashers se veut le meilleur moyen pour satisfaire les principaux actionnaires? Bill Daly a dit ce que bien des gens pensent…

Yvon Pedneault
04/12/2010 04h00 
benhur88