vendredi 3 juin 2011

Amphithéâtre de Québec — Pierre Karl Péladeau joue la carte de l’émotion

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Nouvelles générales - Politique provinciale
Écrit par David Patry-Cloutier   
Jeudi, 02 juin 2011 16:25
Mise à jour le Jeudi, 02 juin 2011 20:44
Les contestations juridiques de l'entente pour la gestion du nouveau Colisée agissent comme une épée de Damoclès sur le projet de rapatrier les Nordiques à Québec, a soutenu jeudi après-midi Pierre Karl Péladeau, qui a joué la carte de l'émotion pour convaincre les députés du bien-fondé du projet de loi scellant l'entente.
« Toute incertitude juridique est très problématique et a tendance à disqualifier la candidature de Québec (auprès de la LNH) », a affirmé le président et chef de la direction de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, lors de son passage devant les députés, jeudi après-midi.
Celui-ci connaît la corde sensible des députés, qui se disent tous, sans exception, pour le retour des Nordiques à Québec.
Mais l'entente de gestion du nouvel amphithéâtre de la Ville de Québec avec Quebecor, qui doit rapporter entre 110 et 200 M$ à la Ville selon Pierre Karl Péladeau, est actuellement contestée devant les tribunaux par l'ancien directeur général de la Ville de Québec, Denis de Belleval et l'homme d'affaires Alain Miville de Chêne, qui ont déposé une requête en nullité devant la Cour mardi.
«Qu'est-ce que ça prend de plus aux parlementaires?» a demandé Pierre Karl Péladeau. Photo d’archives Yvan Tremblay
« Il faut éviter que cette contestation fasse en sorte que cette incertitude juridique et légale fasse dérailler le projet, et c'est exactement ce qui est en train de se produire en ce moment », a affirmé Pierre Karl Péladeau.
Priorité à la construction, pas à la gestion
Le député indépendant Éric Caire, qui s'est démarqué par son aplomb depuis le début de la commission parlementaire, a fait remarquer à Pierre Karl Péladeau que le contrat qu'il a signé avec la Ville de Québec prévoyait un premier versement seulement lorsque la construction de l'amphithéâtre allait être terminée.
Même la LNH pose comme condition d’avoir un aréna avant de permettre l’arrivée d’une équipe dans une ville. « La Ville de Québec ne devrait-elle donc pas aller de l'avant avec la construction nonobstant qui en est le gestionnaire? » a questionné le député de La Peltrie. Pierre Karl Péladeau n'a eu d'autre choix que d'acquiescer.
Tel qu’il l’a exprimé plus tôt dans la journée, la priorité du maire de Québec est d'empêcher toute contestation juridique du contrat de gestion avec l'empire médiatique.

« C'est l'impatience du maire, qui n'a pas voulu faire les choses dans l'ordre, qui fait qu'on est ici », a dit le député de Québec solidaire, Amir Khadir.
Locataire plutôt que propriétaire
Pierre Karl Péladeau a indiqué que Quebecor s'est pliée de bonne foi au processus proposé par la Ville de Québec pour obtenir le contrat et qu'elle a bonifié son offre initiale à deux reprises dans un environnement « hautement compétitif » mis en place par le maire Labeaume.
Devant les questions de députés qui lui ont demandé pourquoi son entreprise ne met pas un sou dans la construction de l'amphithéâtre, l'homme d'affaires a dit que la Ville a choisi d'être propriétaire, ce qui ne lui laisse d'autre choix que d'être locataire et de payer un loyer.
Il a demandé à ce que les députés adoptent rapidement le projet de loi privé 204 visant à éviter les contestations judiciaires. « Croyez-vous un seul instant comme entreprise que nous allons dépenser des centaines de millions de dollars pour acheter une équipe de hockey si nous n'avons pas la certitude de pouvoir la loger dans un amphithéâtre? » a lancé M. Péladeau.
« Qu'est-ce que ça prend de plus aux parlementaires? » a-t-il conclu.
Après sa présentation, M. Péladeau a quitté rapidement sans répondre aux questions des journalistes, pourtant très nombreux à l'attendre à la sortie pour obtenir ses commentaires.