vendredi 1 avril 2011

Chronique Regarder derrière…

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Yvon Pedneault
01/04/2011 02h46 

Il n’y a pas si longtemps, les Canadiens avaient le premier rang de la section nord-est à leur portée.
 
Et voilà que deux ou trois semaines plus tard, ils doivent maintenant regarder derrière eux et surveiller des formations qui luttent avec l’énergie du désespoir à chaque match : les Sabres de Buffalo, par exemple. Cinq victoires à leurs sept derniers matchs. Onze points sur une possibilité de quatorze.
 
Les Rangers de New York, une fiche de 17 points sur une possibilité de 22 à leurs 11 dernières rencontres. Les Hurricanes de la Caroline s’accrochent tant bien que mal et compétitionnent intensément à chaque soir.
 
Les Leafs de Toronto qui ont de minces chances d’être au rendez-vous du printemps ne lâchent pas.
 
Et les Canadiens?
 
On a l’impression que ce groupe se croyait arrivé à destination avant même l’entrée à la gare. Il s’imaginait que l’écart bâti grâce à 40 victoires leur procurait toute la lattitude pour se permettre de faire l’école buissonnière sans trop de conséquences tout en profitant aussi des journées que leur accorde l’entraîneur Jacques Martin.
Mais ce n’est plus le cas. Et la prestation des meilleurs effectifs est directement liée aux derniers résultats fort décevants des Canadiens.


Sans avoir été emballé par cette victoire contre les Thrashers d’Atlanta, je croyais qu’au moins on avait stoppé l’hémorragie et que les joueurs allaient tous tirer dans la même direction à l’occasion des cinq derniers matchs du calendrier.
Et, oups...

 
Remettre tout en question
 
Le revers en Caroline remet tout en question. Qu’est-ce qui ne va pas avec cette formation?
 
Manque évident de mordant dans l’attaque de l’équipe.
Manque évident de cohésion en défense.
 
Les unités spéciales ne cassent rien.
 
Le synchronisme dans la relance de l’attaque ne fonctionne pas.
Il y a aussi quelques mécontents qui ne partagent pas la philosophie de l’entraîneur, qui n’apprécient guère le système de «tirer la rondelle dans le territoire et va la récupérer capitalisant sur la rapidité.»

Mais encore faut-il avoir le parfait contrôle de la rondelle pour appliquer un tel système. Encore faut-il avoir le goût de compétitionner. Encore faut-il savoir prendre de bonnes décisions et de s’impliquer dans toutes les facettes du jeu. Encore faut-il jouer à la hauteur des attentes.
 
Les Canadiens ont-ils déployé une attaque semant la confusion chez l’adversaire à part ce dimanche après-midi au Minnesota?
Non.
 
Les Canadiens joueront-ils en groupe quand l’adversaire s’amuse comme larrons en foire autour du filet de Price?
Non.
 
Y a-t-il un attaquant qui produit des étincelles dans le territoire de l’adversaire, soit par une mise en échec, soit par un jeu bien préparé, soit par la tenacité?
Non.

Un relâchement

Une formation n’a plus le droit au moindre relâchement dans cette ligue. Regardez les événements qui ont marqué le dernier match des Red Wings de Detroit : une défaite de 10-3 à domicile contre les Blues de St. Louis. Au moins, les vétérans ont qualifié leur performance de disgrâce ajoutant que les amateurs avaient toutes les raisons de les huer à la fin de la rencontre. À Montréal, on porte des commentaires sur le bout des lèvres… sauf qu’on passe plus de temps à contester le pilote, on passe plus de temps à déblatérer à propos du système.
 
Mais, quand vient le temps de se regarder dans un miroir… alors là, le discours est bien différent.
 
Il n’y a pas plusieurs façons de sortir de cette mauvaise passe. C’est l’ardeur au travail. Chez les Canadiens, on ne voit pas ça. Oh, il y a bien quelques moments où on croit que ça va débloquer… mais rapidement, tout revient au même point.
 
On ne se contera pas d’histoires. Les Canadiens ne sont pas une équipe qui offrent les mêmes ressources que les meilleures formations du circuit. Il n’a pas le talent en attaque que certaines équipes de la ligue.

Par contre, quand il fournit un effort soutenu, il peut causer des maux de tête. Il n’y a pas une formation dans l’association de l’Est qui n’entretient pas des inquiétudes à la pensée d’affronter Carey Price, l’un des meilleurs joueurs de la Ligue nationale cette saison. C’est toujours le danger qui guette une équipe supérieure, une formation mieux nantie. Affronter un gardien au sommet de son art sur une période de deux semaines peut s’avérer un cauchemar.

 
Mais, les Canadiens n’inquiètent personne présentement. Non pas parce que Price n’est plus aussi brillant mais bien parce que les joueurs du Tricolore ne font absolument rien pour aider leur coéquipier à exploiter son talent.
 
Des signes de fatigue?
 
Certains diront que Price montre des signes de fatigue, je ne pense pas que ce soit la raison qui explique le fait qu’on a dû écouter ses sorties au cours des trois derniers matchs à l’étranger… si on fait exception de la présence d'Alex Auld au Minnesota.
 
Ce n’est pas parce qu’il a été ordinaire – peut-être pas aussi efficace que dans la majeure partie du temps cette saison – mais plutôt parce que ses coéquipiers ont manqué à leurs responsabilités.
Surtout les hauts salariés de l’équipe.
C’est pour cette raison que c’est inquiétant…