dimanche 27 mars 2011

Canadien : médiocrité historique

http://blogues.cyberpresse.ca/gagnon/2011/03/27/canadien-mediocrite-historique/

Voici ce qu'avait l'air le domicile du Canadien la dernière fois qu'il a encaissé trois jeux blancs consécutifs. C'était en octobre 1949...

Avec mes partenaires de travail Marc Antoine Godin et Pierre Ladouceur, je cherchais une façon de tourner en dérision le record de médiocrité établi en ce noir samedi au Centre Bell.

Mes excuses à Jacques Martin, à ses joueurs et aux partisans qui pourraient être offensés, mais je suis parti à rire au point où les autres collègues juchés sur la galerie de presse nous ont jeté des regards inquisiteurs.
Ladouce m’a montré une vieille photo du Forum. Du vieux Forum et des vieilles bagnoles qui circulaient autour pour me replonger dans une époque si lointaine que même lui ne l’a pas vécue.
C’est le cliché que je vous propose en haut de ce billet.
Même le vénérable Red Fisher, de la Gazette, ne couvrait pas les activités du Canadien la dernière fois qu’il a encaissé trois jeux blancs de suite en octobre 1949. Et l’ami Red, toujours droit et solide comme un chêne malgré sa vaste expérience, a couvert l’émeute du Forum déclenchée par la suspension de Maurice Richard par la LNH.
Ça vous donne une idée.
Marc Antoine, vite sur la gachette, a frappé quelques touches sur le clavier de son ordi avant de nous sortir qu’en octobre 1949, aux États-Unis, le prix moyen d’une maison était de 7450 $.
Près de 62 ans plus tard, Scott Gomez pourrait s’acheter 1000 maisons de cette époque avec ce qu’il coûte au Canadien dans le seul calcul sur le respect du plafond salarial soit 7,35 millions $.
«Il pourrait s’acheter 1000 maisons de ce temps, mais lui et sa bande ne sont pas capables d’acheter un but», que m’a balancé Marc Antoine.

Je pense qu’ils voulaient rire eux aussi : pas Jacques Martin. Ça non! Ses joueurs non plus. Du moins, je ne crois pas. Mais les journalistes eux…

Trois jeux blancs de suite. Simonac! Il faut le faire.

Mais il y a déjà eu pire. Oui! Oui! Le Canadien s’est déjà fait blanchir quatre fois de suite. Bon! Je n’étais pas là. Je crois même que les témoins oculaires qui seraient capables de nous décrire ces quatre jeux blancs sont plutôt rares.
Mais les 14, 18, 21 et 26 février 1928, le Canadien a encaissé quatre jeux blancs de suite.

Sauf que, jamais encore, que ce soit en 1928 ou en 1949 lors de la dernière séquence de trois jeux blancs de suite, le Canadien n’avait perdu trois fois de suite par jeu blanc. Il avait glissé des verdicts nuls dans ces deux séquences.

Ça veut donc dire que le Canadien n’a pas égalé un record de médiocrité samedi soir, il en a établi un tout nouveau.
Bravo!

Et comme tous les records sont établis pour être un jour battus, il se pourrait que le CH prolonge un jour cette séquence à quatre défaites de suite par blanchissage.

Mais pour la santé cardiaque de Jacques Martin et la santé mentale des partisans de son équipe, ce serait une bonne chose que ce record ne soit pas battu mardi alors que les Thrashers d’Atlanta feront escale au Centre Bell.

Et comme une mauvaise nouvelle arrive rarement seule, le Canadien ne s’est pas simplement contenté de se faire blanchir. Il s’est assuré de le faire dans le cadre d’un autre match misérable.

Pendant qu’ils laissaient Carey Price affronter 33 tirs décochés par des Capitals qui en plus d’être privés de leur capitaine Alexander Ovechkin, n’ont pas joué avec la pédale au plancher tout au long du match, les joueurs du Canadien se sont contentés de 18 tirs.

Et 18 tirs, c’est un nouveau record de médiocrité pour cette année. Le précédant, 19, avait été enregistré dans la victoire de 3-1 remportée aux dépens des Sharks de San Jose lors de leur visite au Centre Bell le 4 décembre dernier.

La victoire avait fait passer la pilule…

Mais hier, la pilule n’a pas passé. Que non! On a entendu des huées du début à la fin de la rencontre. Et à la fin, elles étaient vraiment nourries.
Normal!

Comme il est normal que Jacques Martin ait décidé de casser l’habitude de donner congé à ses joueurs le dimanche. Ils auront peut-être congé lundi. Peut-être. Mais si les petits gars ont fait la gaffe de sortir tard pour noyer leur troisième jeu blanc encaissé de suite, ils vont trouver ça sur dimanche matin.

Car je ne serais pas surpris que le coach sorte le fouet. Il a été gentil au cours des dernières semaines. Des fois trop peut-être. Mais là, il va donner un coup avant qu’il ne soit trop tard.

Ah oui! À ceux qui ont décidé qu’il fallait congédier le coach avant qu’il ne soit trop tard, je vous propose de ne pas retenir votre souffle. Vous mettrez votre santé en danger.

Jacques Martin faisait des miracles il y a 10 jours ou deux semaines. Il n’a pas perdu ses moyens depuis 10 jours ou deux semaines…

Mais bon : on sait comment ça marche à Montréal. Deux défaites de suite, c’est la fin du monde. Deux victoires de suite, c’est la coupe Stanley.

Déception et inquiétude

Quoi dire de ce match? Qu’au-delà des records de médiocrité, il est très décevant, voire inquiétant, de constater à quel point le Canadien ne s’est pas relevé de son revers de 7-0 encaissé jeudi à Boston.

Perdre 7-0 ça arrive. Ça arrive à de bonnes, à de moins bonnes et à de mauvaises équipes.

Quand ça arrive, tu as hâte de voir comment l’équipe ainsi bafouée s’y prendra pour se relever.

Samedi, le Canadien ne s’est pas relevé. Il n’a rien fait. Rien de rien, ou si peu que ça ne vaut pas la peine de trop s’y attarder. Oui, Bruce Boudreau, comme Claude Julien l’avait fait à Boston jeudi, a réclamé un temps d’arrêt en deuxième période lorsque le Canadien a donné un début de semblant de poussée.
Mais pour le reste rien.

Lorsque Marco Sturm a faussé compagnie à Travis Moen dans l’enclave pour sauter sur un retour de tir accordé par Carey Price devant Nicklas Backstrom et qu’il a donné les devants 1-0 aux Caps après 104 secondes de jeu, on a vu le Canadien s’affaisser.

C’était 12-3 les tirs après une période. À un moment donné en deuxième c’était 19-6 et n’eut été des arrêts de Carey Price, le Canadien n’aurait pas été à un seul but de revenir dans le match.

Mais si les joueurs ne semblaient pas y croire sur la glace, il était clair que les partisans dans les gradins n’y croyaient pas non plus.

Et sur le clavardage que j’avais le plaisir d’animer sur cyberpresse personne ne retenait son souffle. En fait non, Isabelle, une habituée, retient ses Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii qui saluent les buts du Canadien et Samantha, qui avait promis de sortir sur le balcon en bikini en échange d’un but, d’un seul but, et non d’une victoire, ont retenu leur souffle toute la soirée. Pour des raisons différentes…

Des bonnes nouvelles?
Pas vraiment.
À part peut-être le fait que lorsque les portes du vestiaire se sont ouvertes, les leaders, ou les supposés meneurs de cette équipe étaient présents.
N'ayant pas marqué dans un 23e match de suite, soit depuis le 5 février contre Toronto, Scott Gomez, sans surprise, a été le joueur du Tricolore le plus copieusement hué samedi par les partisans.
N'ayant pas marqué dans un 23e match de suite, soit depuis le 5 février contre Toronto, Scott Gomez, sans surprise, a été le joueur du Tricolore le plus copieusement hué samedi par les partisans.

Même Scott Gomez qui a été le plus copieusement hué des joueurs du Canadien était là. Gomez, comme les autres, a plaidé coupable et a dit qu’il était temps de se botter le derrière et tout plein de belles et de bonnes choses.

Mais c’est l’action qui manque. C’est l’action qu’on attend…
Autre bonne nouvelle, Carey Price ne semblait pas au bord de la dépression. Il croit en ses coéquipiers, en l’équipe et il assure que le meilleur est à venir.
Vous admettrez que ce serait difficile d’anticiper pire…

Mais bon. La première étoile du match d’hier garde le moral. Il y a ça de bon. Car si Carey Price perd confiance en son équipe et qu’il décide de jouer à la hauteur des performances de l’attaque qui tarde à se déployer devant lui, les chances de victoire du Canadien seront minces. Non! Elles seront nulles…
Le Canadien n’est pas menacé de rater les séries.

La défaite des Hurricanes de la Caroline (4-2 aux mains du Lightning de Tampa Bay) que le Canadien croisera mercredi aide la cause du Tricolore.
Mais en battant les Bruins de Boston samedi après-midi, les Rangers de New York viennent de coiffer le Canadien au 6e rang. Les deux clubs ont 87 points avec le même nombre de points. Mais comme les Rangers ont une victoire de plus à leur fiche, ils passent devant.

Sans oublier que les Sabres de Buffalo, qui ont amorcé cette triste séquence de trois jeux blancs de suite mardi au Centre Bell, n’ont que deux points de recul sur Montréal.
Avec un match en mains…

Ça veut dire quoi?

Ça veut dire que s’il ne se remet pas vite à marquer à nouveau des buts, et d’en marquer plus qu’un par match, le Canadien pourrait se retrouver en huitième place avant longtemps.

Vrai que c’est de cette huitième place que le Canadien a amorcé son ascension des séries du printemps dernier, mais quand même : il ne faudrait pas jouer trop avec le feu encore cette année…

Entre les lignes

Nicklas Backstrom a obtenu sept tirs au but en plus de récolter des passes sur les deux buts de son équipe. Quelqu’un devra m’expliquer comment et pourquoi les partisans ont préféré accorder une étoile à Marco Sturm…

Rappelé samedi matin de Hershey pour éviter deux matchs en deux soirs à Semyon Varlamov qui vient de revenir au jeu, Brendan Holtby a porté à 10-2-2 sa fiche dans la LNH cette saison. Il a signé hier sa deuxième victoire consécutive aux dépens du Canadien en plus de récolter son deuxième jeu blanc en carrière…

Le Canadien a connu un autre match difficile au chapitre des mises en jeu. Il s’est contenté d’une efficacité de 46 %. Une fois seulement lors des 11 derniers matchs, le Canadien a remporté plus de mises en jeu qu’il en a perdues…

Il y a donc un entraînement à Brossard à 11 h 30 dimanche. J’y serai…