dimanche 8 mai 2011

Oui, les arbitres cherchent à rattraper leurs erreurs

(CKAC Sports) - Quand les arbitres se rendent compte qu'ils ont fait une erreur, font-ils exprès de favoriser l'équipe désavantagée par la suite ? La réponse est oui, parfois, selon l'ancien officiel Kerry Fraser.
Dans sa chronique à TSN où il répond aux questions des internautes sur les décisions des arbitres, Fraser s'est montré particulièrement honnête et réaliste, samedi.

« Publiquement, chaque arbitre dira "Je ne cherche jamais à me rattraper". Laissez-moi vous dire que c'est déjà arrivé et que ça arrive encore, dans certaines occasions. Je l'ai fait et je vais vous dire quand et pourquoi. Mais d'abord, laissez-moi essayer de vous expliquer certaines des attentes irréalistes qui sont placées sur les épaules des arbitres, sans vouloir trouver d'excuse ou chercher à nous défendre.

Les attentes et devoirs des arbitres incluent :

- appliquer de manière cohérente les règles du jeu telles que transmises par le bureau des gouverneurs et le comité des compétitions;
- s'assurer de la sécurité des participants selon les règles et maintenir l'intégrité du jeu;
- assurer un rythme divertissant du match (cela commence à devenir risqué ici, et ça continue plus bas).

Une autre de ces attentes envers les officiels est celle de faire en sorte que le jeu reste juste (fair). Combinez "juste" avec les points cités précédemment et certaines attentes irréalistes et des contradictions vont naître.

Le règlement no 31 des arbitres parle même d'un "facteur humain" quand vient le moment de donner un coup de sifflet pour arrêter le jeu, et qui peut se présenter dans le cas de chaque décision prise. L'"erreur humaine" n'apparaît nulle part dans le règlement, mais nous savons tous que ça se produit parfois et que ça ne se résume pas au fait d'arbitrer des parties de hockey. Cela se produit dans tous les boulots et toutes les sphères de la vie. Et cela peut être amplifié quand on est sous pression. En ce moment, la moitié d'entre vous se dit "Allez, ref', appliquez seulement le règlement", alors que l'autre moitié se dit "laissez-les jouer". Il n'y a pas de consensus qui peut être trouvé.

J'ai appris au cours de ma carrière qu'on ne répare pas une injustice avec une autre. Chaque arbitre travaille fort pour se construire une réputation et développer une relation de respect avec les joueurs et les entraîneurs, et tout cela peut être mis à mal lorsqu'on cherche à se rattraper d'erreurs commises. J'ai trouvé la meilleure réponse à donner à un joueur ou un coach quand une erreur est faite, et il faut simplement se montrer honnête : "Je suis désolé, je me suis trompé". On a tous des bons jours et des mauvais jours au travail. »

Pour lire la suite de la chronique de Kerry Fraser, au cours de laquelle il raconte une anecdote avec les Islanders de Al Arbour, cliquez ici.